L’Algérie a redoublé d’efforts pour doper son tourisme : La machine ne démarre pas

L’Algérie a redoublé d’efforts pour doper son tourisme : La machine ne démarre pas
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Pour que nos villes deviennent attractives il faut commencer par éradiquer les montagnes de détritus qui jonchent leurs trottoirs et les bords de mer.

Le tourisme: bête noire des différents gouvernements qui se sont succédé depuis l’indépendance? C’est incontestable à voir l’état de léthargie dans lequel il est plongé. Que manque-t-il à l’Algérie dont la beauté des sites, de sa côte, de ses plages, des paysages féeriques du Sud, des peintures et des gravures rupestres du Tassili…ont suscité l’admiration de ceux qui ont eu le privilège de les côtoyer? Un potentiel attesté qui recèle en lui un témoignage unique de l’histoire de l’humanité pas assez mis en valeur.

Un gisement, une mine d’or inexploitée qui, sur le plan économique, peut rapporter gros. Pallier du moins en cette conjoncture de crise financière la baisse des revenus provoquée par la dégringolade des prix du pétrole.

Voilà qui va nous faire rentrer dans le vif du sujet. L’Algérie qui a redoublé d’efforts pour doper son tourisme n’en voit pas les fruits. La machine ne démarre pourtant pas. Si par le passé on a vu dans la décennie noire, les actes terroristes, les prises d’otages dans le sud du pays, les causes essentielles du «boycott» de la destination Algérie, il faut reconnaître que la situation s’est nettement améliorée sur le plan sécuritaire pour qu’elle puisse constituer un frein à la relance du tourisme. Une étude américaine, de l’institut Gallup, a classé l’Algérie au 7ème rang des pays les plus sûrs au monde et à la première en Afrique en matière de sécurité et de paix en 2017. Les touristes étrangers ne se bousculent pourtant pas à nos portes.

Parmi les raisons invoquées il y a la délivrance des visas qui semble-t-il n’est pas facilitée au niveau de nos consulats. Cela s’expliquerait par la politique de réciprocité appliquée par l’Algérie dont les citoyens ne sont pas non plus gâtés sur ce plan-là. Hormis certains pays où ils peuvent se rendre facilement, l’obtention du visa est un véritable chemin de croix pour eux qui se termine souvent par une fin de non-recevoir. La Tunisie qui l’a compris en récolte les dividendes. Plus d’un million d’Algériens s’y rendent chaque année. Le tourisme est un secteur clé de son économie qui attirait dans ses années fastes, avant les attentats terroristes du Bardo et de Sousse, près de 7 millions de touristes par an.

L’Algérie sécurisée et en paix dont la capacité hôtelière n’a cessé de progresser n’aurait accueilli que 10.000 touristes étrangers en 2017 selon les chiffres livrés par l’ex-ministre du Tourisme Hacène Marmouri. Une goutte dans l’océan eu égard aux énormes potentiels que recèle le pays dans ce domaine. Elle témoigne surtout de l’ampleur de la tâche, du chemin qui reste à parcourir pour hisser le tourisme algérien au niveau de celui de ses voisins. Et ce n’est certainement pas à coups de clairon ou de déclarations exaltantes que la mayonnaise prendra. Ou que l’on arrivera à combler ce néant, ce vide sidéral.

On a failli y croire lorsque l’on annonçât avec tambour et trompettes que l’Algérie allait accueillir 2,5 millions de touristes Le projet était certainement surréaliste comme l’a été celui qui avait pour but d’attirer quelque 20 millions de touristes d’ici 2025. L’annonce a été pourtant bel et bien faite en 2008 par le très médiatique ex-ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme, Chérif Rahmani sans pour autant expliquer comment ce secteur moribond pourrait réaliser un tel boom, un tel miracle en l’espace de sept années… Un refrain qui a été repris par quelques-uns de ses successeurs. Résultat: cette déferlante attendue ne nous est pas parvenue du Nord, mais du Sud avec des milliers de Subsahariens qui ont fui la misère et la guerre.

Toutes les villes d’Algérie en ont été submergées. Pour que nos mégapoles, nos plages pourtant magnifiques deviennent attractives il faut commencer par éradiquer les montagnes de détritus qui jonchent leurs trottoirs et les bords de mer, se doter de restaurants dignes de ce nom qui fassent la promotion de la gastronomie locale, vendre des circuits à des prixcon currentiels… Bref, une mission qui serait confiée à des professionnels du secteur qui sauront vendre l’image de l’Algérie. Une condition sine qua non pour que le déclic s’opère…

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