L’ancien diplomate et l’une des principales figures du mouvement national, M. Redha Malek a affirmé samedi que l’adhésion de l’Algérie à l’ONU juste après l’indépendance en 1962 ne fut pas facile car elle était précédée par une grande bataille diplomatique contre l’occupant français.
Lors d’une conférence animée au forum d’El Moudjahid à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’adhésion de l’Algérie à l’ONU, le 8 octobre 1962, M. Redha Malek a précisé qu’en parallèle avec la lutte armée, qui s’est déclenchée le 1 novembre 1954, «il fallait mener une bataille diplomatique en vue de faire connaître la question algérienne dans les fora internationaux». La question algérienne a été inscrite pour la première fois à l’ordre du jour des travaux de l’ONU en 1955, en dépit de la forte opposition de la colonisation française qui considérait l’examen de cette question au niveau de l’ONU comme «une ingérence flagrante dans les affaires internes de la France», a-t-il affirmé. L’ONU dont la création repose sur des principes inaliénables tels que le règlement des conflits dans le monde et la consécration des droits des peuples à l’autodétermination, n’a pu assumer pleinement son rôle, en raison de l’influence et de l’hégémonie des grandes puissances en son sein. En dépit de cela, la question algérienne a réussi, grâce à la résistance de son peuple, à mobiliser la solidarité et la compassion de plusieurs pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique Latine, a-t-il souligné. L’année 1958 fut «un tournant décisif» dans l’histoire de l’Algérie, après que l’ONU eut adopté une résolution qui consacrait le droit du peuple algérien à l’autodétermination, résolution reconnue une année après par la France coloniale et par le général Charles de Gaulle, a-t-il dit. M. Redha Malek a en outre souligné le rôle de la diplomatie algérienne après l’indépendance, qui a réussi à demander la tenue d’une session extraordinaire de l’ONU pour examiner les questions économiques du tiers monde notamment les prix des matières premières qui étaient au plus bas à cette époque-là. Il a insisté sur le soutien de l’Algérie et sa lutte pour les causes justes dans le monde, citant la résolution présentée par le ministre des affaires étrangères de l’époque, M. Abdelaziz Bouteflika, lorsque l’Algérie avait présidé l’Assemblée générale de l’ONU en 1974, en vue de demander la suspension de qualité de membre de l’Afrique du Sud à l’ONU, en raison de la politique d’apartheid suivie par le régime de Pretoria. Cette résolution fut adoptée par les deux tiers des membres de l’Assemblée générale de l’ONU, ce qui fut, selon la majorité des observateurs, une grande victoire pour la diplomatie algérienne, a-t-il rappelé.
A.A.