La taxe sur les véhicules neufs et la suppression du crédit automobile, introduites par la loi de finance complémentaire de 2008, n’arrivent pas à freiner la croissance du marché algérien qui est reparti à la hausse en 2010 (+2,68 %) après une chute de 24 % durant l’exercice d’avant.
Selon les statistiques recueillies auprès des douanes, 285 337 véhicules ont été introduites sur le marché national durant l’année écoulée, contre 277 881 en 2009. Paradoxalement, la facture des importations des véhicules a enregistré une légère baisse (-5,14 %), passant de 285,34 milliards de dinars à 270,66 milliards, probablement en raison de la commercialisation des véhicules bas de gamme qui ont boosté le volume des ventes.
La grande partie des opérations d’importation, 265 859 unités pour 242, 83 milliards de dinars, a été réalisée par les principaux 39 concessionnaires représentant les constructeurs européens et asiatiques. Par ailleurs, le nombre des véhicules importés par les particuliers s’est chiffré à 19 478 unités pour 27, 83 milliards de dinars. En 2009, les concessionnaires avaient importé 255 385 unités pour 253,78 milliards de dinars et les particuliers 22 496 véhicules pour 31,55 milliards.
Hyundai double ses ventes
Le marché automobile 2010 a profité au constructeur français Renault dont les ventes ont progressé de 17,42 % en terme de nombre. Son concessionnaire Renault Algérie a réalisé le meilleur score en introduisant 63 636 unités sur le marché national pour une valeur de 47,29 milliards de dinars, contre 54 195 unités pour 39, 43 milliards en 2009. Le sud coréen Hyundai, dont les ventes ont plus que doublé (+54,17%), a arraché la deuxième place avec 37 613 unités introduites pour un montant de 24 milliards de dinars, contre 24 397 unités pour 16, 93 milliards de dinars l’année d’avant.
Le français Peugeot, qui vient en troisième position, a enregistré un bond de 8,47 % avec 23 286 véhicules écoulés sur le marché algérien pour 22,54 milliards de dinars, contre 21 467 unités d’un montant de 21,27 milliards en 2009. Diamal SPA, l’importateur et distributeur automobile multi marques (Suzuki, Opel, Chevrolet et Général Motors), a accusé une baisse de 11 % de ses ventes en passant à 22 530 unités, contre 25 330 unités en 2009. Néanmoins, ces rentes ont augmenté (+12,43 %) passant de 18,53 milliards de dinars à 20,84 milliards. Le constructeur japonais Toyota a vu ses ventes s’effondrer (-22,63) à 21 001unités alors qu’il en avait écoulé 27 144 en 2009.
Ses recettes ont chuté de 18,11% en passant de 35,32 milliards de dinars à 28,92 milliards. La Sarl El Secom, qui représente des marques asiatiques (Isuzu, Maruti…) fait également grise mine. Ses ventes ont dégringolé de 13,49 % avec 15 708 unités pour un montant de 12,47 milliards de dinars, contre 18 157 unités pour 17,34 milliards en 2009. Sovac, le représentant de la marque allemande Volkswagen, a enregistré une légère baisse de 1,27% avec l’introduction de 14 428 unités pour 21,35 milliards de dinars, contre14 613 unités pour 19,25 milliards en 2009. Le marché national de l’automobile avait atteint son apogée durant l’embellie financière de 2008 où l’importation des véhicules neufs, dopée par le crédit à la consommation, avaient atteint 352 315 unités pour une valeur de 286,907 milliards de dinars (3,81 milliards de dollars), contre 236 795 véhicules pour 204,531 milliards de dinars en 2007 (2,92 milliards de dollars).
Des véhicules toujours chers
Les mesures dissuasives des pouvoirs publics- la taxe sur les véhicules neufs et la suppression du crédit à la consommation – en vue de réduire les dépenses des importations et inciter les constructeurs automobiles à investir, n’ont pas encore abouti et la facture des véhicules est toujours aussi importante. «Même la chute des prix des véhicules en Europe et les méventes causées par la crise économique de 2008 n’ont pas profité au marché algérien. La preuve, les prix des véhicules sur le marché national (à l’époque ndr) sont toujours aussi excessif», avait fait constater le ministre des Finances, Karim Djoudi, reprochant aux constructeurs de privilégier les opérations commerciales à l’investissement productif. Par ailleurs, les négociations actuelles entre le gouvernement algérien et Renault, sur le montage d’une usine de construction de véhicules butent encore sur certains points.
Pour rappel, le constructeur français qui occupe la première place sur le marché national devait construire, en partenariat avec la Société Nationale de Véhicules Industriels (SNVI), un site de fabrication à Rouïba, d’une capacité de production de 75 000 unités par an, essentiellement des Logan, Sandero (deux véhicules pour l’instant réalisés en Roumanie et au Maroc) et la Symbol, actuellement importée de Turquie. Cependant, les intentions du constructeur français de produire localement sur un marché où il prédomine reste au stade théorique.