L’Algérie s’est qualifiée pour les demi-finales de la CAN après sa victoire sur la Côte d’Ivoire (3-2), dimanche à Cabinda. Menés au score à deux reprises, les coéquipiers de Karim Ziani sont revenus à chaque fois avant d’arracher la qualification durant la prolongation.
« Il fallait tout donner, ne rien regretter ». Madjid Bougherra a résumé en ces quelques mots l’attitude exemplaire dont a su faire preuve l’ensemble de l’équipe d’Algérie, de la première à la dernière des quelques cent trente minutes de la partie disputée à la Côte d’Ivoire. Encore une fois, l’homogénéité du groupe de Rabah Saâdane a pris le pas sur l’addition des talents. Car le succès des Algériens sur les Ivoiriens (3-2 après prolongation) n’est pas du tout le fruit du hasard.
Il semblait même écrit d’avance. Les réminiscences du match de barrage victorieux pour le Mondial, face à l’Egypte, ont sans doute résistés dans un coin de la tête des Fennecs. Après telle aventure, il était dit que les Algériens seraient unis par cette épreuve. Dimanche, ils ont encore livré un combat homérique dont ils ne pouvaient être que les seuls vainqueurs.
Malgré un premier tour laborieux, une claque adressée par le Malawi, une victoire laborieuse face au Mali et un final troublant contre l’Angola, l’Algérie a encore trouvé la clé vers le niveau supérieur. Par la petite porte, l’Algérie s’est retrouvée en quarts de finale. Par la très grande, elle en est sortie et ce pour la première fois depuis…son titre continental de 1990, là où il avait déjà croisé le fer avec les Ivoiriens – lors de la phase de poule (victiore 3-0). Dans une défense remaniée par des retours, ceux d’Antar Yahia et de (l’indispensable ?) Mourad Meghni, mais aussi des blessures, celle très inquiétante du robuste Abdelkader Laïfaoui, l’Algérie a d’abord tremblé.
Au bout du suspense
Cueillis à froid par l’entrée tambour-battant et l’ouverture du score de Salomon Kalou, Faouzi Chaouchi, gardien courage des mondialistes, et ses partenaires auraient pu voir leurs espoirs de qualification s’envoler au bout d’un quart d’heure tant le vent de la panique a semblé si violent dans cette défense « new look » où Bougherra s’est retrouvé exilé dans le couloir droit. Le départ catastrophique des Algériens a pourtant servi de révélation. Adieu la rigueur, place au jeu. Plus rien à perdre. La « Khadra », comme on l’appelle en son pays, a retrouvé le système tactique qui lui avait permis de vibrer durant la campagne amenant au Mondial.
Désormais articulée autour d’une défense à trois, l’Algérie allait prendre peu à peu la mesure d’une Côte d’Ivoire qui s’est contentée de contenir les assauts au lieu d’enfoncer le clou.
Animée par un Mourad Meghni, sûr de sa technique, d’un Karim Matmour, extrêmement actif, ou encore d’un Abdelkader Ghezzal, toujours aussi disponible dans son rôle de pivot, l’Algérie a poussé sans jamais renoncer. Ni aux contres toujours aussi incisifs du redoutable duo Gervinho-Didier Drogba, ni à l’abattage de Yaya Touré, admirable tant dans la récupération que dans l’animation du jeu, ni au coup de fusil presque assassin de Kader Keita, à quelques minutes de la fin du temps réglementaire.
L’Algérie a encore su puiser dans des ressources insoupçonnées pour revenir de l’enfer et s’offrir une place dans un endroit proche du paradis. Dominateurs pendant la majeure partie de la rencontre, les Fennecs ont même bénéficié d’un coup de pouce, de ce but refusé injustement à Yaya Touré.
Celui-ci fera polémique. Le mérite des Algériens, lui, n’en créera pas. Comme une armée en marche vers son objectif, l’Algérie a combattu entre le doute et l’espoir pour finir sur la joie d’une victoire âprement arraché à son adversaire. La voilà repartie sur d’autres terrains. Probablement vers le Cameroun ou l’Egypte. Pour que l’Histoire se répète ?