L’Algérie a décidé de ne pas prêter au FMI ,Les USA feront-ils pression sur le gouvernement?

L’Algérie a décidé de ne pas prêter au FMI ,Les USA feront-ils pression sur le gouvernement?

Les Américains qui connaissent de grandes difficultés économiques «pressent» les pays dotés d’excédents financiers de renflouer les caisses du Fonds monétaire international.

Les Etats-Unis locomotive de l’économie, de la planète, ne pouvant mettre la main à la poche doivent se tourner tout naturellement vers leurs pays amis, essentiellement les pays producteurs de pétrole (les pays du Golfe, l’Arabie Saoudite et…l’Algérie) pour les persuader à faire preuve de «générosité» vis-à-vis de l’institution de Bretton Woods que d’aucuns estiment qu’elle est sous leur aile



«Les Etats-Unis…veulent surtout augmenter les ressources du FMI afin d’éviter une crise financière au Mexique ou dans les pays d’Europe centrale et orientale», écrivait déjà au mois d’avril 2009 Antoine Brunet, économiste et directeur d’AB Marchés dans les colonnes du quotidien français Le Figaro.

Une analyse partagée et défendue par l’économiste algérien Salah Mouhoubi: «C’est pour éviter l’effondrement du système financier international surtout avec les problèmes financiers de la zone euro. La Grèce, l’Italie et l’Espagne en situation difficile et peut-être la France. Les USA aussi en situation difficile ne pouvant pas prêter de l’argent, le FMI se retourne donc vers les pays du Golfe et évidemment l’Algérie», estime notre expert.

L’Algérie réserve une réponse officielle pour le mois d’octobre au Fonds monétaire national qui l’a sollicitée dans le cadre de l’opération menée par l’institution de Bretton Woods pour renflouer ses caisses.

L’Algérie «va étudier et évaluer les conditions dans lesquelles cette demande sera proposée dans les détails…

En effet, nous avons besoin de savoir si le FMI envisage de réaliser cette opération de renforcement de ses capacités financières à partir de demandes de prêts ou de dépôts rémunérés, ainsi que le rendement qu’il compte proposer», avait indiqué le grand argentier du pays, Karim Djoudi, en marge de la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

«Le gouvernement va examiner la demande du Fonds monétaire international. Tout dépendra de l’opportunité», avait souligné une dépêche de l’APS datée du 26 avril qui avait repris l’ex-ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, qui s’était exprimé à ce sujet, le 26 avril. La question semble avoir fait débat au sein du gouvernement.

On sait d’ores et déjà que le grand argentier du pays doit dire non. En effet, selon une source du ministère des Finances qui s’est exprimé sous le sceau de l’anonymat, l’Algérie ne devrait pas répondre favorablement à la sollicitation du Fonds monétaire international.

Pourquoi? L’élément de réponse irréfutable réside dans la dégringolade des prix du pétrole qui risquent de sensiblement amenuiser les recettes en devises qui sont dépendantes à quelque 98% des exportations en hydrocarbures.

La sonnette d’alarme a été déjà tirée. «Nous avons perdu 30 dollars depuis le niveau qu’avait atteint (le baril de pétrole) depuis quelques mois, 30 dollars, c’est une chute drastique et sur une année, ça représente pour nous entre 18 et 20 milliards de dollars de revenus en moins et d’exportation.

En moins, ceci est inquiétant», avait déclaré le 4 juillet, Youcef Yousfi, le ministre de l’Energie et des Mines sur les ondes la Radio nationale, Chaîne III. Ce qui doit expliquer le niet de l’Algérie au FMI. Le ministre des Finances n’a pas réagi pour le moment à cette information. Mais ne dit-on pas: «Qui ne dit mot consent». A moins que les nuages qui bouchent l’horizon de l’économie mondiale et du marché pétrolier ne se dissipent.

Ce qui est loin d’être le cas. «Désormais, l’équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril pendant que les recettes budgétaires totales restent fortement dépendantes de celles, très volatiles, des hydrocarbures», a fait remarquer le 1er juillet, Djamel Benbelkacem, directeur conseiller à la Banque d’Algérie, lors de la présentation du rapport sur l’évolution économique et monétaire nationale pour l’année 2011.

Si l’époque de «la dictée du FMI est révolue», force est de constater que l’économie nationale est loin d’être immunisée contre certains types de… crises.

Mohamed Touati