Lakhdar Ibrahimi reçoit « le prix Fondation Chirac2010 pour la prévention des conflits »

Lakhdar Ibrahimi reçoit « le prix Fondation Chirac2010 pour la prévention des conflits »

La fondation Jack Chirac, ancien président de la France a remis, vendredi, son « prix 2010 pour la prévention des conflits » au diplomate algérien Lakhdar Ibrahimi, en signe de reconnaissance pour les efforts qu’il a fournis pour l’instauration de la paix et la résolution des conflits.

La cérémonie de la remise du prix Chirak au diplomate algérien Lakhdar Brahmi a eu lieu à Paris dans la présence de célèbres personnalités diplomatiques, écrivains, intellectuels et représentants d’organisations et institutions internationales.

Le président français Jack Chirak a déclaré, à l’occasion, que le choix a été fait sur la personne de Monsieur Ibrahimi après l’étude de plusieurs dossiers de personnalités célèbres et organisations de la société civile. Le président Jack Chirak a qualifié Ibrahimi, ex ministre algérien des affaires étrangères d’homme de dialogue ayant fourni beaucoup d’efforts pour l’instauration de la paix. Il a mis en exergue les efforts du diplomate algérien pour les Nations Unies et fait éloge de ses multiples interventions dans le cadre de la résolution de conflits du début de ce siècle notamment en Afghanistan et en Irak.

Il est à rappeler que Lakhdar Ibrahimi est né en Algérie en 1934. Il a fait ses études de droit et sciences politiques en Algérie et en France.

Pendant la guerre de libération de l’Algérie (1956-1962), il fut Représentant du Front de Libération Nationale (FLN) en Asie du Sud Est. Alors âgé de vingt-deux ans, il fut chargé de représenter la révolution algérienne à Djakarta, dans l’Indonésie militante de Sukarno, l’un des pères du non alignement et de la lutte contre le colonialisme.

De 1963 à 1970, il est le Représentant permanent auprès de la Ligue des Etats arabes au Caire. Ambassadeur au Royaume-Uni de 1971 à 1979, il est ensuite Conseiller diplomatique du Président de l’Algérie, de 1982 à 1984, en Egypte et au Soudan, puis Sous Secrétaire général de la Ligue Arabe entre 1984 et 1991.

En 1989 en qualité d’Envoyé spécial du Comité Tripartite de la Ligue Arabe pour le Liban, Brahimi réussit la négociation d’un accord mettant fin à la guerre civile qui avait duré dix sept années : l’Accord de Taef.

Ministre des affaires étrangères de l’Algérie de 1991 à 1993, il est Rapporteur de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement de 1992 à Rio de Janeiro.

En 1993, commence une seconde carrière pour Lakhdar Brahimi, au sein des Nations unies, suite à la proposition de Boutros Boutros Ghali d’en faire son « représentant spécial ». Il est envoyé tout d’abord en Afrique du Sud, où il conduit la Mission d’observation des Nations Unies de 1993 jusqu’aux élections qui portent Nelson Mandela au pouvoir, en 1994. Puis à Haïti entre 1994 et 1996, année au cours de laquelle il mène des missions ONU pour des conflits, ouverts ou latents au Nigeria, au Cameroun, au Burundi et au Soudan. Enfin, en Afghanistan à partir de 1997 à 1999. Puis de nouveau en 2001. Il conduit le groupe d’experts qui rédige le rapport sur les opérations de paix de l’ONU, dit « Rapport Brahimi » en 2000.

Il est membre des « Elders », un groupe de leaders internationaux établi au début du XXIe siècle pour promouvoir la résolution pacifique des conflits dans le monde.

Au Liban :

En 1982, Lakhdar Brahimi accepte sa première mission de «déminage politique». Elle lui est confiée par le président d’Algérie Chadli Bendjedid, et consiste à réconcilier Yasser Arafat et le président syrien Hafez El-Assad au lendemain de l’invasion israélienne du Liban.

En Irak :

Lakhdar Brahimi se rend en Irak pour la première fois en 1997 à l’occasion des crises cycliques entre Bagdad et les Inspecteurs de l’ONU. A la demande de Kofi Annan, il mène alors une délégation pour ouvrir le dialogue entre les Nations unies et Bagdad.

En Afghanistan :

Lakhdar Brahimi a été représentant spécial de l’ONU pour l’Afghanistan à partir de 1997, mais démissionna de son poste en 1999, frustré par l’incapacité des Nations unies à gérer le conflit entre les talibans et les autres factions belligérantes.