Lakhdar Brahimi presse le Conseil de sécurité d’agir en Syrie

Lakhdar Brahimi presse le Conseil de sécurité d’agir en Syrie
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Refusant de démissionner, bien qu’il n’ait pas réalisé “beaucoup de progrès” dans sa mission, le diplomate algérien interpelle le Conseil de sécurité pour que des mesures soient prises afin de mettre un terme à “l’horreur” de la guerre civile en Syrie.

Profitant de la présentation de son compte rendu au Conseil de sécurité sur la Syrie, l’émissaire onusien et de la Ligue arabe a dénoncé mardi “l’horreur” de la guerre civile dans ce pays. Il a surtout demandé à l’organe exécutif de l’ONU d’agir d’urgence en raison de la gravité de la situation, car la révolte populaire, devenue guerre civile, a fait 60 000 morts depuis 22 mois et est en train de “détruire petit à petit” le pays. Pour Lakhdar Brahimi, le Conseil de sécurité, malgré ses divisions, ne peut plus attendre pour “se colleter avec ce problème”. Partant, il a invité les 15 pays membres du Conseil à “exercer un peu plus de pression” sur les belligérants. Ceci étant, l’émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe en Syrie a reconnu qu’il “n’avait pas fait beaucoup de progrès”, mais a rejeté toute idée d’abandonner. Quant au cas du président syrien Bachar Al-Assad, Lakhdar Brahimi estime qu’il avait perdu sa légitimité, d’où sa suggestion que le Conseil “lève l’ambiguïté” de la déclaration de Genève, qui prévoit un gouvernement de transition sans se prononcer sur son sort. Selon lui, ce gouvernement devrait avoir “tous les pouvoirs de l’Etat”. Pour rappel, les Occidentaux et l’opposition syrienne réclament le départ d’Al-Assad, alors que la Russie refuse de l’envisager a priori. Moscou et Pékin ont mis trois fois leur veto à des résolutions occidentales visant à faire pression sur Damas. Selon des diplomates présents lors de la session du Conseil de sécurité, le diplomate algérien a peint un tableau très noir d’un conflit qui a atteint “des niveaux d’horreur sans précédent” et risque de “contaminer” les pays voisins, où sont réfugiés des centaines de milliers de Syriens. Sur le terrain, les violences n’ont connu aucun répit, avec la découverte notamment de dizaines de corps à Alep, la métropole du Nord en proie aux combats. A l’école de Yarmouk, où s’entassent les cadavres, un rebelle de l’Armée syrienne libre (ASL), Abou Seif, a affirmé que 78 corps avaient été récupérés dans la rivière Qouweiq et qu’il en restait encore une trentaine que l’ASL ne peut pas récupérer en raison des tireurs embusqués du régime. Rebelles et régime s’accusent mutuellement de massacres, mais il n’est pas possible de confirmer les informations de source indépendante. Selon un bilan provisoire de l’OSDH, les violences ont fait, mardi, 91 morts : 38 civils, dont 6 enfants, 30 soldats et 23 rebelles. Une conférence de donateurs était prévue hier au Koweït pour débloquer des fonds en faveur des civils syriens. Des organismes de charité ont déjà promis 182 millions de dollars d’aide, et les Etats-Unis ont annoncé une aide supplémentaire de 155 millions de dollars. à signaler que trois pays du Golfe ont promis hier 900 millions de dollars d’aide aux civils syriens, lors d’une réunion de donateurs parrainée par l’ONU et ambitionnant de lever 1,5 milliard de dollars. Le Koweït, pays hôte, l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis se sont engagés à verser chacun une aide humanitaire de 300 millions de dollars.

M T

LG Algérie