Lakhdar Brahimi aux occidentaux: « L’Otan a détruit la Libye »

Lakhdar Brahimi aux occidentaux:  « L’Otan a détruit la Libye »

Devant l’assistance, l’ancien envoyé spécial en Syrie regrette la position des Occidentaux.

Lakhdar Brahimi, «l’intervention de l’Otan en Libye a détruit le pays», des propos lâchés spontanément par ce diplomate lors du 7ème Forum européen des think tanks, intitulé «Le voisinage de l’UE: comment le stabiliser?» lequel s’est tenu récemment à La Valette (Malte).

L’ancien diplomate onusien a conduit une mission qui lui a été confiée par l’ONU pour tenter d’apaiser la situation en Syrie qui fait face au terrorisme! Devant l’assistance, l’ancien envoyé spécial en Syrie regrette la position des Occidentaux. Il a déclaré que «l’analyse des capitales occidentales avait été très superficielle, surtout lorsqu’elles ont décidé que le dirigeant du pays, Bachar Al-Assad, devait partir en quelques jours ou du moins quelques mois, alors que l’ONU et lui-même affirmaient qu’il n’y avait pas de solution militaire». Interrogé sur le rôle de la Russie en Syrie, Lakhdar Brahimi a soutenu que l’intervention militaire de la Russie avait permis à la Syrie de rester unie», a-t-il poursuivi, puisque le pire des scénarii, selon lui, serait la désintégration du pays.

Ex-ministre des Affaires étrangères, Lakhdar Brahimi semble avoir pris conscience du complot occidental et ne s’est pas privé de rappeler aux Occidentaux «leurs responsabilités dans le drame humain que vivent leurs voisins arabes». Lakhdar Brahimi ne manquera pas d’user d’un lexique ciblé et de termes crus pour rappeler aux nombreux présents à cette rencontre organisée par l’Institut Jacques-Delors (IJD) et la présidence maltaise de l’UE que «Daesh est le résultat de l’invasion de l’Irak et de la dissolution de l’armée irakienne».

Dans ce même contexte, il ajoute «des centaines de milliers de personnes ont perdu leurs postes au sein de l’armée, et c’est pour cela que Daesh est si bien organisé». Revenant sur les situations en Irak et en Syrie, le diplomate algérien témoigne que «les bombardements menés par les Etats-Unis n’avaient atteint aucun objectif militaire, mais avaient plutôt poussé Daesh en dehors de l’Irak et vers la Syrie, l’Afrique du Nord et le reste de l’Afrique», précisant que «Daesh est une création conjointe des musulmans, des Américains et des Européens occidentaux. Vous ne combattez pas Daesh avec des bombardements. Vous combattez Daesh en vous attaquant aux problèmes qui ont conduit à sa naissance».

S’agissant de la problématique de l’immigration clandestine, l’ancien envoyé spécial de l’ONU en Syrie a appelé les participants «à se pencher plutôt sur les causes de cette crise des réfugiés sans précédent». Selon lui, «elle a été déclenchée par des politiques occidentales destructrices».

Car pour Lakhdar Brahimi, qui s’adressait à l’assistance «l’un des principes des affaires internationales est que si vous ne pouvez pas faire de bien, au moins ne faites pas de mal», croyant bien dire: «Je ne pense pas que vous ayez respecté ce principe», tout en martelant «l’Irak a été envahi et détruit par les Américains avec la complicité d’un des plus importants pays européens et d’une personnalité majeure. Le pays a été anéanti et sa reconstruction prendra longtemps. Je ne pense pas que les Américains et M. Blair aient envahi l’Irak pour le donner à l’Iran, mais c’est ce qui s’est passé». Le conférencier a indiqué en soulevant la question du terrorisme transnational «le terrorisme international ne disparaîtra pas avant au moins vingt ans».