Lakhdar Brahimi, ancien diplomate : « Le président Bouteflika est en bonne santé et il est aux commandes »

Lakhdar Brahimi, ancien diplomate : « Le président Bouteflika est en bonne santé et il est aux commandes »

Le président de la République Abdelaziz Bouteflika va bien. Il exerce normalement ses fonctions de chef de l’Etat, témoigne l’ancien chef de la diplomatie algérienne Lakhdar Brahimi dans un entretien accordé au journal électronique Algérie Diplomatique.

« Abdelaziz Bouteflika jouit de toutes ses facultés mentales et intellectuelles », a-t-il affirmé, tout en soulignant que « Bouteflika a toujours une mémoire très forte ». « Lors de nos entretiens, parfois, c’est lui qui nous rappelle des dates et des personnes. Je dirai que le Président est en bonne santé et il est aux commandes des dossiers et des affaires du pays », a révélé la même source qui rencontre régulièrement le chef de l’Etat, rappelons-le. Cette dernière indique que tout le pouvoir est entre les mains du président de la République. Autrement dit, il écarte tout partage du pouvoir avec une quelconque autre institution ou partie. « Il est le véritable décideur. C’était lui qui avait mis en retraite l’ancien patron de l’ex-DRS le général Toufik et l’ex-chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le défunt Mohamed Lamari », a-t-il rappelé, avant d’écarter toute ambition présidentielle. «Je n’ai aucune ambition présidentielle et encore moins la gestion d’une période de transition», a-t-il déclaré. En ce qui concerne la situation des droits de l’homme en Algérie, l’ex-ministre des Affaires étrangères estime que le pays a franchi des pas importants dans ce domaine. Il cite la justice qui s’est nettement améliorée d’après lui. « On n’entend plus parler de dépassements ou d’abus. Les réformes engagées par le président de la République et le ministre de la Justice Tayeb Louh sont sur la bonne voie », dit-il. S’agissant du volet économique et financier, Lakhdar Brahimi ne partage pas les analyses pessimistes qui annoncent un lendemain incertain en raison de la baisse des prix du baril. « L’Algérie a les capacités à surmonter la crise », affirme-t-il. Tout en précisant que la crise actuelle est d’ordre organisationnel et elle est liée à la gouvernance, sans toutefois, donner plus de précisions. Interrogé sur les frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc, qui demeurent fermées depuis 1994, le diplomate réitère son souhait de voir que les relations entre les deux voisins se normalisent. Il se dit clairement favorable à la réouverture de ces frontières. Une position que partage le président Bouteflika, juste que ce dernier a hérité d’un passif lourd sur cette question. A une question sur le rôle que joue aujourd’hui la diplomatie algérienne, l’ex-ministre des Affaires étrangères, qui vit actuellement en France, estime que le staff diplomatique algérien est à la hauteur des tâches qui lui sont confiées. Par ailleurs, il reconnaît que le contexte mondial d’aujourd’hui est devenu plus complexe et plus difficile pour l’exerce de la diplomatie qui se base davantage sur des relations personnelles, note-t-il. Evoquant la démission de l’ex-président de la République Chadli Bendjedid, en janvier 1992, Brahimi dit que ce dernier s’est trompé sur l’ex-FIS. « D’après mes informations, Chadli a démissionné parce qu’il a mal mesuré les résultats des élections législatives », a-t-il déclaré à Algérie Diplomatique.

Écrit par Aghilas Sadi