Aujourd’hui, mercredi, la grève enclenchée par les travailleurs de l’ex-Onalait de Drâa Ben -Khedda bouclera exactement un mois sans qu’aucune lueur d’espoir ne se dessine à l’horizon quant à un éventuel règlement du conflit.
Le torchon brûle entre les travailleurs et la direction de cette société qui a été privatisée il y a, tout juste, quatre ans. Ce sont les travailleurs eux-mêmes qui avaient défendu bec et ongles la privatisation de leur entreprise avant d’enregistrer un revirement dans leur position en demandant encore sa renationalisation. Beaucoup de rumeurs circulent concernant les dessous de ce conflit.
La guerre que se livrent depuis plus d’un mois les deux parties en conflit ne serait que la partie visible de l’iceberg puisqu’il semblerait que le vrai problème reste du domaine de l’invisible. Autrement, comment expliquer l’implication des partis politiques, tels le FFS et le PT, dans ce problème inédit, une implication à laquelle ces formations politiques ne nous ont guère habitués. Les grèves, les rassemblements et les communiqués de presse se succèdent sans que rien de positif ne pointe. La grève n’a que trop duré et même la pénurie de lait en sachet générée par ce mouvement n’est plus d’actualité puisque la wilaya de Tizi-Ouzou dans ses quatre coins est désormais approvisionnée à partir d’usines situées dans les autres régions du pays à l’instar de Bordj Menaiel et de Médéa. Quant à la laiterie de Drâa Ben-Khedda, le conflit se dirige-t-il tout bonnement vers l’étouffement de l’ex-Onalait suite au dialogue de sourds qui s’est installé entre les deux belligérants ? Tout porte à le croire à moins d’une solution providentielle qui proviendrait de l’une des deux parties.
Le patron de l’ex-Onalait a d’abord tenté de rendre public via un communiqué de presse le bilan «plus que positif» de l’entreprise qu’il gère et ce, moins de dix jours après le déclenchement du débrayage. Un bilan où il est question de performance sur le plan de la productivité et même sur le plan de la situation socioprofessionnelle des travailleurs. Malgré le fait que le conseil d’administration de l’ex-Onalait avance des chiffres du reste vérifiables, le tout est remis en cause dans un autre communiqué détaillé rendu public une semaine plus tard par les travailleurs. Ces derniers et contrairement au conseil d’administration, tirent plutôt la sonnette d’alarme et disent que tout se dirige vers le pire. Un véritable imbroglio. Le directeur de l’ex-Onalait n’hésite pas de son côté à qualifier le conflit de politique. Il s’étonne devant la réaction des travailleurs quant à leur situation socioprofessionnelle puisque cette « dernière est des plus satisfaisantes », selon lui. Les salaires ont connu de sensibles augmentations. Le directeur ira jusqu’à dire que les travailleurs de l’Onalait de Drâa Ben-Khedda sont les mieux rémunérés à l’échelle de la wilaya de Tizi-Ouzou.
Le même responsable, dans plusieurs déclarations à la presse, a même rendu publique la moyenne des salaires perçus au sein de l’entreprise qui est de 36.000 DA, avance-t-il. Le patron de la laiterie de Drâa Ben-Khedda va-t-il lâcher l’entreprise suite à cette crise ? Il n’en est pas question, a répondu le même responsable puisqu’il s’agit de son bien, argue-t-il tout simplement. Quant à l’issue que connaitra la crise que vit l’ex-Onalait, son responsable a affirmé qu’il y a des procédures réglementaires pour ce genre de situation et elle seront rigoureusement appliquées.
Par : LOUNES BOUGACI