Lait en sachet : le gouvernement prend des mesures pour résorber les pénuries

Lait en sachet : le gouvernement prend des mesures pour résorber les pénuries

ALGER – Le gouvernement a décidé d’augmenter les quantités de poudre de lait fournies par l’Office algérien interprofessionnel du lait (ONIL) aux laiteries publiques et privées face aux pénuries apparues dans la disponibilité du lait en sachet sur le marché, a indiqué le Premier ministère dans un communiqué publié jeudi sur son site web.

Le Premier ministère précise que « les laiteries du Groupe public industriel de production du lait et de ses dérivés (GIPLAIT) verront leur approvisionnement en poudre de lait passer de 7.000 à 10.000 tonnes par mois, avec en contrepartie l’augmentation de leur production de lait en sachet de plus de 2 millions à près de 4 millions de litres par jour ».

Les laiteries du secteur privé verront elles aussi leur approvisionnement passer de 7.500 à 9.000 tonnes par mois, ajoute la même source.

Ces mesures de « saturation du marché » seront accompagnées de « l’application ferme de la loi contre tous les auteurs de détournement de la poudre de lait fortement subventionnée par l’Etat au bénéfice des consommateurs », affirme le Premier ministère.

A noter que ces mesures interviennent dans un contexte marqué par des perturbations enregistrées depuis des mois sur le marché d’approvisionnement en sachet de lait subventionné.

Pour rappel, une réunion a eu lieu le 20 mars dernier au siège du ministère de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche, en présence du ministre du secteur, Abdelkader Bouazghi, et de représentants du ministère du Commerce et de l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL).

Cette réunion a abouti à un accord sur l’introduction d’une « nouvelle clause » dans la convention liant l’ONIL aux propriétaires des laiteries, faisant obligation à ces derniers de présenter un document détaillant les quantités produites et distribuées sur lequel figureront les cachés apposés par les distributeurs, dans le but de définir le circuit réel du lait subventionné. 

Cette démarche a pour objectif « la traçabilité de la poudre de lait, à partir de l’étape d’approvisionnement jusqu’à l’arrivée du produit fini au niveau des commerçants en détail », avait expliqué l’ONIL.

Quelques 118 laiteries réparties sur l’ensemble du territoire national, dont 15 complexes publics, sont conventionnés avec l’ONIL qui dispose d’un stock stratégique de 3 mois.

De son côté, la Fédération nationale des distributeurs de lait avait imputé la perturbation du marché du lait en sachet à la réduction, au cours des derniers mois, des quotas de poudre attribués aux transformateurs.

Il avait également précisé que le taux de couverture des besoins en lait pasteurisé des wilayas du centre (Alger, Blida et Tipasa) a reculé de 80% en 2015 à 30 et 40% début de 2018, d’où les perturbations enregistrées dans la distribution.

Pour sa part, le secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, a appelé récemment le ministère du Commerce à « durcir le contrôle » sur le processus de la distribution du lait en sachet afin de lutter contre les perturbations enregistrées ces derniers mois.

Pour rappel, Giplait, qui compte 16 filiales au niveau national, produit entre 50 et 60% des besoins nationaux en lait pasteurisé conditionné en sachets dont le prix est administré à 25 DA/litre.

La facture des importations algériennes de la poudre du lait et ses dérivés a dépassé, ces deux dernières années, un milliard (1) de dollars par an.

Une étude publiée en 2017 par l’Association des producteurs algériens de boissons (Apeb) avait révélé que la moyenne de consommation par personne en lait pasteurisé en sachets est de 66,1 litres/an.