Le barême des quotas de poudre de lait mis en place par l’Onil est devenu obsolète.
Les tensions récurrentes sur le lait pasteurisé en sachet (LPS), vendu au prix administré de 25DA/ litre, exaspèrent plus d’un ménage. Si les plus vaillants des chefs de familles arrivent à se procurer ce fameux LPS – le qualicatif n’est aucunement faible compte tenu de la rareté de ce produit de très large consommation, ces dernières semaines – en se pointant à l’aube au point de vente le plus proche, les autres, c’est-à-dire ceux venus une heure après le passage du camion livreur, retourneront chez eux bredouilles.
Du coup, une question s’impose: quelles sont les causes, car visblement il y en a plusieurs, de cette rareté du LPS sur le marché? Selon le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (Anca), Hadj Tahar Boulenouar «c’est la subvention de l’Etat sur la poudre de lait qui en est la principale cause suivie du dysfonctionnement criard de la distribution de la laiterie au point de vente au détail».
Ce dernier qui se prononçait lors d’un point de presse, organisé hier en son siège, avec pour thème «le marché du lait en Algérie» a soutenu mordicus «la subvention de la poudre de lait fait de plus en plus l’objet de dérive.Et de pointer du doigt, dans ce sens, certains patrons de laiterie qui n’ hésitent pas de vendre en l’état une partie de leur quota de poudre de lait que leur livre chaque mois l’Office national interprofessionnel du lait (Onil), et du coup leur offre de LPS au livreur est sensiblement inférieure à ce que leur quota peut produire». A propos de la seconde cause, le président de l’Anca a annoncé au parterre de journalistes la mise en place d’une commission nationale de distribtion du LPS dont Amine Bellour, présent à ce point de presse, est le président. «Celle-ci aura pour mission d’identier les raisons du dysfonctionement et de proposer des solutions à même d’en finir avec cette tension récurrente sur le LPS», a indiqué Boulenouar. Le président de la commission a pour sa part tenu à dire que l’Onil est reponsable de la crise. «Les trois grandes centrales laitières qui approvisionnent toute la wilaya d’Alger, à savoir celle de Birkhadem, Boudouaou et Kharis ont vu ces derniers mois leur quota mensuel de poudre de lait diminuer sur décision de l’Onil» a-t-il argué. Pour le détail de cette diminution de quota, Bellour a fait savoir: «Le quota de ces centrales laitières est passé de 1500 tonnes par mois à 12.000 /mois soit une réduction de 300 tonnes / mois. Des quantités très insuffisantes par rapport aux besoins de la wilaya, estimés à 100.000 litres /jour. Du coup les livreurs se voient réduire le rytme de leur rotation».Le président de la commission a par ailleurs fait savoir à propos des livreurs que «la faible marge de bénéfice, qu’ils tirent par sachet livré au détail, 0,90DA, ne leur convient plus du fait de la charge de travail importante qui leur est imposée pour satifaire tous les points de vente au détail». Concernant les patrons de points de vente au détail, Bellour a révélé: «Beaucoup d’entre eux ont décidé de ne plus vendre du LPS expliquant leur décision par tous les tracas que cela leur crée et non compensés par une marge de bénéfice intéressante, elle est seulemnt de 0,90DA». Soulignons que Mohamed Alioua patron d’une laiterie à Chéraga et présent à ce point de presse, a pour sa part rappelé que son quota de poudre de lait est resté le même depuis 2011 soit 32 tonnes par mois «de ce volume, je produis 12.000 litres par jour alors que la capacité de production s’éléve à 15000 litres /jour. Un déficit qui n’est pas sans rendre difficile la gestion de ma laiterie», a confié Alioua.
Notons que Boulenouar est revenu sur la question des quotas de poudre de lait qui relève de l’Onil. Et où il s’est dit étonné que l’office continue de travailler sur la même donnée qui date de 2011 alors que la demande est de nos jours plus forte «par le fait de la croissance démographique d’une part et d’autre part la création de nouveaux centres urbains et de citer en exemple l’agglomération de Mahelma qui comptait tout au plus 4000 âmes et aujourd’hui, la population a quintuplé», a confié le responsable de l’Anca. Notons que la facture des importations de poudre de lait s’est élevée en 2017 à près de 1, 500 milliard de dollars contre 1,25 milliard de dollars en 2016. C’est pour dire que les importations en la matière pèsent toujours aussi lourdement sur l’économie algérienne. Et compte tenu de l’écart entre l’offre de lait cru local (1,5 milliard de litres par an pour des besoins estimés à près de 5 milliards de litres, le gouvernement se voit contraint d’élaborer différents stratagèmes afin de résoudre le problème quotidien de l’approvisionnement des citoyens en sachets de lait.
Par