L’expérience américaine au service de l’Algérie
Le président du Conseil d’affaires algéro-américain, Smaïl Chikhoune, révèle que les Américains vont investir dans la réalisation de fermes laitières et de production de viande bovine pour arriver à assurer l’autosuffisance de l’Algérie en la matière.
L’Oncle Sam va nous aider à produire notre lait et notre viande! En effet, le président du Conseil d’affaires algéro-américain, Smaïl Chikhoune, révèle que des entreprises américaines vont investir dans ces deux secteurs stratégiques où l’Algérie n’arrive toujours pas à assurer son autosuffisance. «Des discussions, déjà avancées, portent sur la création au niveau des Hauts-Plateaux, de plusieurs fermes spécialisées, les unes dans la production laitière, et les autres dans l’élevage pour la production de viande bovine», a indiqué, hier, M.Chikhoune sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III, où il était l’invité de la rédaction. «D’autres discussions portent aussi sur l’investissement dans l’aliment du bétail et la culture fourragère», précise-t-il avant d’affirmer que ces investissements pourront nous aider à assurer notre autosuffisance en la matière. «Et pourquoi pas aller vers l’exportation dans l’avenir», précise-t-il en rappelant le trou énorme que provoque l’importation du lait et de la viande bovine dans le budget de l’Etat. «Rien que pour le lait, c’est 2.5 milliards de dollars dépensé annuellement», souligne-t-il.
Parallèlement à ces projets, il ajoute qu’une grande firme américaine est fortement intéressée par l’implantation dans le pays d’une importante usine de fertilisants biologiques dont elle se propose, par ailleurs, d’exporter des quantités vers les pays du continent africain. Le président du Conseil d’affaires algéro-américain précise, d’autre part, qu’outre la réalisation d’une usine de construction de turbines à gaz, des compagnies américaines se sont déjà grandement investies dans la construction de tracteurs à Constantine, la production de câbles électriques à Biskra ou bien, encore, dans l’industrie des médicaments. Il fait également état de discussions avancées entre la Sonelgaz et la compagnie Fist Solar, spécialisée dans la construction de panneaux photovoltaïques pour l’implantation en Algérie d’une usine de construction de ces éléments. Pour Smaïl Chikhoune ces projets démontrent que l’investissement américain en Algérie est sorti de son cadre classique qui est les hydrocarbures. Car, «le volume des échanges Algérie-Etats-Unis a chuté de 20 milliards de dollars en 2009 à 6 milliards actuellement, d’où la volonté des deux parties de le relancer à travers la réalisation de projets d’envergure dans d’autres secteurs», atteste-t-il. Le président du Conseil d’affaires algéro-américain révèle dans ce sens que les secteurs qui intéressent les Américains sont ceux de l’agriculture, l’industrie des médicaments et les énergies non- conventionnelles. «La délégation d’hommes d’affaires américains qui est arrivée aujourd’hui (hier, ndlr) représente ces secteurs ciblés. Il n’ y a aucun homme d’affaire venant du secteur des hydrocarbures», témoigne-t-il. Les discussions de cette dernière avec son homologue algérienne vont porter, outre la relance de la coopération économique «à l’arrêt depuis 2004», sur la mise en oeuvre de la zone de libre-échange et la reprise du dialogue stratégique inauguré entre les deux pays en 2014, fait-il savoir pour appuyer encore plus ses affirmations sur l’intérêt grandissant des Américains pour le marché algérien. Les raisons de cet intérêt «retrouvé», toujours selon M.Chikhoune, ne se limite pas uniquement au grand potentiel d’investissements en Algérie. «Mais l’Algérie est la porte d’entrée de l’Afrique. Les entreprises américaines qui veulent conquérir le continent noir savent qu’elles pourront le faire très facilement à partir de l’Algérie qui a de très bonnes relations avec les pays africains», certifie- t-il. «La stabilité politique et économique de l’Algérie font aussi de ce pays un eldorado pour les investisseurs américains…», conclut-il avec un message plein d’espoir sur ce que l’Oncle Sam veut faire chez nous…
