L’AIE annonce une demande pétrolière en baisse

L’AIE annonce une demande pétrolière en baisse
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Elément nouveau avancé hier par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) : celle-ci a nettement réduit ses prévisions à moyen terme sur la demande en pétrole ; elle estime qu’il y avait des chances que la contraction économique se poursuive, tout en indiquant que les risques d’une crise de l’offre s’étaient atténués mais qu’ils n’avaient pas disparu.

L’agence avance également que, dans le meilleur des scénarios étudiés, la demande en brut aura grimpé de 0,6% par an, ce qui représente 540 000 barils par jour en moyenne, entre 2008 et 2014, portant ainsi la demande à 89 millions de barils par jour, contre 85,8 millions auparavant.

En décembre dernier, l’Agence internationale de l’énergie prévoyait une hausse de l’ordre d’un million de barils par jour chaque année entre 2008 et 2013.

Selon un scénario plus pessimiste, tablant sur une reprise de l’économie mondiale limitée à trois pour cent par an d’ici à 2012, la demande risque de se contracter de 140 000 barils par jour à moyen terme.

LG Algérie

L’AIE souligne que si la demande chute, les investissements reculeront. Aussi, elle met en garde contre une chute des approvisionnements en énergie qui aurait de lourdes conséquences sur la reprise économique.

Depuis l’année dernière, des investissements qui auraient permis d’accroître la production de deux millions de barils par jour ont d’ores et déjà été reportés sine die, et d’autres investissements, représentant quatre millions de barils par jour, risquent d’être reportés d’au moins dix huit mois, selon l’AIE.

S’agissant du gaz, l’Agence a également mis en garde contre un report de projets, remis en question par la chute de la demande, le recul des prix et la crise du crédit.

Le marché va-t-il réagir à ces nouvelles données ? Peu probable. Les cours de brut restent soutenus par des facteurs géopolitiques et de la fluctuation du dollar.

Elles se reprennent depuis deux mois se situant dans des proportions haussières. Le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en août gagnait hier 38 cents par rapport à la clôture de la veille, à 69,30 dollars, sur l’Inter Continental Exchange (ICE).

Le baril de «light sweet crude» pour livraison en août prenait, quant à lui 45 cents, à 69,61 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). La semaine dernière, le baril de brut a atteint soixante-douze dollars.

Les risques géopolitiques sont plus que jamais présents. Les nouveaux épisodes de la crise politique en Iran, autre source majeure d’inquiétudes géopolitiques, ainsi que les attaques répétitives contre des installations pétrolières dans l’Etat du Delta, au Niger, pèsent sur les marchés.

L’organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) estime que la tendance actuelle des prix va se poursuivre, soulignant qu’un baril autour de quatre vingt dix dollars est raisonnable, rentable pour les investissements dans le secteur pétrolier.

L’OPEP se déclare par ailleurs prête à mettre sur les marchés tout le pétrole dont peut avoir besoin l’économie mondiale. L’organisation pompe quarante pour cent du pétrole mondial.

Réunie en mars dernier à Vienne, elle a estimé inutile de modifier ses quotas de production arrêtés à 24,84 millions de barils par jour.