L’armée israélienne a continué de s’acharner hier mercredi sur la population de Ghaza qu’elle a de nouveau pilonnée, faisant au moins 76 morts parmi les civils, selon un bilan des secouristes établi dans l’après-midi. Après avoir commis le carnage, un de plus, un de trop, Israël a fait mine d’avoir bon coeur en décidant d’une «trêve humanitaire » de 4 heures, entre 12h et 16h.
C’est devant une indifférence sidérante de la communauté internationale qu’Israël a poursuivi hier son oeuvre d’extermination du peuple palestinien. L’aviation israélienne a pilonné sans relâche des cibles civiles dans la bande de Ghaza, tuant indistinctement enfants, femmes et vieillards.
Au prétexte que le Hamas palestinien y cacherait soldatesque et armement, l’autorité sioniste israélienne a largué ses bombes sur des écoles aménagées par l’ONU (UNWRA) pour accueillir des réfugiés palestiniens, en violation du droit humanitaire international.
Une des agences onusiennes a ouvertement accusé Israël de cibler une des écoles où étaient rassemblés des civils palestiniens, tuant 16 d’entre eux. La même agence a exhorté la communauté internationale à sortir de sa torpeur et faire en sorte que le carnage s’arrête. Un appel qui est demeuré sans écho, puisque l’armée israélienne a commis ce mercredi les plus sauvages de ses offensives contre la bande de Ghaza.
Un bilan approximatif, établi par les secouristes en début d’après-midi, fait état de 76 morts et des centaines de blessés. Une journée des plus sanglantes depuis l’amorce des attaques israéliennes sur la bande de Ghaza, le 8 juillet dernier. Le bilan de ces 23 jours d’agression est de 1306 morts et quelque 7200 blessés palestiniens. Ce bilan est plus lourd depuis la guerre contre le Hizbollah libanais en 2006. Selon des chiffres publiés mardi à 12h par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), le bilan était de 1 118 morts, parmi lesquels au moins 827 civils dont 243 enfants.
Sur un total de 6 233 blessés, 1 949 sont des enfants. En même temps, quelque 240 000 Palestiniens ont été déplacés à l’intérieur de l’enclave palestinienne par les violences, selon l’Ocha. Plus de 200 000 se sont réfugiés dans 85 abris gérés par l’agence de l’ONU, les autres se trouvant chez de la famille ou des amis.
Une trêve inutile
Après avoir commis un carnage, l’armée israélienne a informé qu’elle observait une trêve humanitaire de 4 heures, entre 12 et 16 h. Une trêve juste dans la bande de Ghaza mais pas ailleurs dans les zones où les militaires israéliens sont en opération.
Autrement dit, la trêve n’est qu’un coup de bluff, qui vise à faire accroire qu’Israël pouvait encore avoir un sentiment d’humanité, elle qui, dès l’aube, a entrepris de faucher des vies innocentes palestiniennes. Le Hamas palestinien a, d’ailleurs, rejeté cette trêve qu’il a jugée sans valeur. «La trêve annoncée par Israël est un coup médiatique et n’a pas de valeur parce qu’elle n’inclut pas les zones de combat le long de la frontière, d’où nous ne pourrons pas évacuer les blessés», a expliqué Sami Abou Zouhri, un porte-parole du mouvement, dans un communiqué.
C’est la troisième trêve qu’Israël dit observer depuis le 8 juillet dernier. Samedi dernier, une trêve humanitaire de 12 heures, prolongée de 4 heures, mais elle avait volé en éclats à la suite de la reprise des combats. Une autre brève trêve non déclarée lundi pour la fête musulmane de l’Aïd El-Fitr, marquant la fin du Ramadhan, avait été elle aussi rapidement rompue.
L’Algérie condamne et appelle à une réaction internationale
Face à la situation qui a prévalu hier dans la bande de Ghaza où au moins 76 Palestiniens ont été tués dans des raids de l’armée israélienne, l’Algérie a fermement condamné l’agression et a appelé à une réaction diligente de la communauté internationale.
«L’Algérie réitère sa ferme condamnation des actes israéliens de violence et de terrorisme d’Etat contre la population de Ghaza» et «appelle les acteurs internationaux influents à assumer leurs responsabilités face à ces tueries», a déclaré à l’APS le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, ajoutant que «l’Algérie continue de suivre de près les développements tragiques de la situation à Ghaza intervenus durant les jours marquant l’Aïd El-Fitr el moubarek qui ont vu se produire une escalade dans l’horreur et une augmentation sensible des martyrs palestiniens tombés victimes de l’agressivité israélienne».
Le ministre des Affaires étrangères a expliqué aussi qu’«en réitérant sa ferme condamnation des actes israéliens de violence et terrorisme d’Etat contre une population supposée être protégée par le droit humanitaire international, l’Algérie appelle tous les acteurs internationaux susceptibles d’avoir quelque influence sur les auteurs de ces tueries à assumer leurs responsabilités devant l’Histoire face aux visées génocidaires que trahissent la nature, l’envergure et les effets des opérations militaires israéliennes», poursuivant que «l’Algérie, qui n’a pas cessé de contribuer à des consultations et à des activités tendant à la réalisation d’un cessez-le-feu dans des conditions sauvegardant les acquis du peuple palestinien et ouvrant la voie à la satisfaction de ses droits nationaux inaliénables, escompte une accélération et un aboutissement rapide des efforts actuellement déployés dans ce contexte».
Par ailleurs, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s’est entretenu, mercredi, successivement avec son homologue égyptien, Abdelfetah Sissi, ainsi qu’avec l’émir de l’Etat du Qatar, Temim Ben Hamed Al Thani, sur la situation à Ghaza, indique un communiqué de la présidence de la République.
Les trois dirigeants ont discuté des voies et moyens d’une action arabe commune en vue d’amener la communauté internationale à intervenir pour l’arrêt de l’agression israélienne sur Ghaza. La concernant, l’Algérie a décidé d’une aide financière de 25 millions de dollars au profit de la Palestine.
S. A. I.