Fini le temps des sensibilisations ! On passe aux sanctions en saisissant des viandes non contrôlées au niveau des boucheries à Laghouat. Les éléments du bureau communal chargés de la prévention ont inspecté durant le mois d’avril de l’année en cours, sept boucheries, fermé cinq d’entre elles pour défaut d’hygiène et dressé deux avertissements écrits.
Des saucisses, de la viande hachée, des abats d’une quantité totale de près de 200 kg ont été saisis dans les sept boucheries inspectées et par la suite brûlés devant les autorités compétentes. Approché par Liberté, l’un des membres de la commission de contrôle nous confie qu’une grande quantité de viande ne comporte pas d’estampille et est mise sur étal sans aucune autorisation des services vétérinaires. Ce qui explique que les animaux ont été tués dans des abattoirs clandestins, donc, ils ne sont pas soumis aux contrôles ante-mortem et post-mortem des vétérinaires. « Nous avons pris ces mesures afin de ne pas ternir l’image des autres bouchers respectant la réglementation en matière de vente de viandes contrôlées, tout en assurant la sécurité des consommateurs », a précisé notre interlocuteur. En cas de récidive, les bouchers appréhendés seront poursuivis en justice, nous dit-on.
En outre, sur les neuf fast-foods inspectés, trois propriétaires ont fait l’objet d’avertissements écrits et deux locaux ont été fermés pour absence d’hygiène. Les cantines scolaires n’ont pas échappé à ce contrôle. Vingt-quatre directeurs d’établissement ont été destinataires de recommandations concernant la nécessité de veiller scrupuleusement sur l’hygiène. Par ailleurs, des boucheries à ciel ouvert ont vite fait leur apparition au niveau des marchés informels de la wilaya de Laghouat, et ce, avec les risques sur la santé publique qui en découlent. Les conditions élémentaires d’hygiène et de l’environnement n’étant pas respectées dans les abattoirs clandestins. D’où la nécessité d’efforts supplémentaires des pouvoirs publics en matière de contrôles inopinés. En effet, le marché informel des viandes rouges continue à prendre des proportions alarmantes. Les conditions dans lesquelles évolue le marché hebdomadaire de Hassi-R’mel, chef-lieu de daïra, situé à 120 km au sud de la wilaya de Laghouat, et le laisser-aller des pouvoirs publics en charge de réprimer toute velléité d’atteinte à la santé publique, sont insupportables.
La commercialisation de la viande caprine abattue clandestinement en l’absence d’un minimum de conditions d’hygiène, loin de tout contrôle des services vétérinaires, est proposée au consommateur dans des caisses en plastique noir, exposé aux nuages de poussière et autres conditions climatiques aggravant sa dépréciation en ce début de canicule. Dans ce souk, il a été même constaté que certains faux bouchers préfèrent égorger eux-mêmes leurs bêtes et font souvent passer les carcasses de brebis et même de chèvres pour celles de l’agneau. Une tromperie qui semble bien marcher puisque rares sont les consommateurs qui font la distinction entre les différentes viandes rouges. La viande est exposée sur un étal en l’absence de toute attestation de conformité et de registre du commerce. Un citoyen nous confie : « On a l’impression que les autorités ont définitivement perdu le pouvoir de contrôle du commerce informel dans cette partie de l’Algérie profonde. » En attendant, les abattoirs clandestins (volaille, caprin et ovin) continuent à faire leur chemin dans une région synthétisée par l’absence d’une association pour la défense du consommateur dont la création est devenue plus qu’urgente.