Pour l’agence de notation internationale, la situation en Tunisie laisse présager une aggravation des divisions au sein de la population et de la classe politique. Cette mise en garde intervient trois jours seulement après l’annonce par le FMI des progrès de ses négociations avec ce pays autour d’un plan d’aide de « précaution » de 1,78 milliard de dollars, destinés à soutenir sa « transition » politique et à le préparer à d’éventuels « chocs » extérieurs.
L’assassinat du dirigeant du Front populaire Chokri Belaïd et la dissolution du gouvernement tunisien de coalition sont autant d’éléments de nature à accroître les incertitudes sur la transition politique dans ce pays. C’est ce qu’a indiqué aujourd’hui, rapporte African Manager, l’agence de notation Fitch Ratings. Les événements d’hier et d’aujourd’hui, a-t-elle expliqué, augmentent le risque d’approfondissement des divisions au sein de la population et de la classe politique et, partant, celui d’intensification de la violence sociale et politique.
Pour rappel, cette agence de notation avait déjà abaissé la note de la Tunisie en décembre 2012, à ‘BB +’ avec perspective négative. Elle avait invoqué, pour justifier cette décision, la longueur de la période transition, les risques de crise politique prolongée et la conjoncture économique difficile.
Selon Ficht, son « scénario de base élaboré en décembre (dernier) envisageait l’organisation en 2013 d’élections conduisant à la formation d’un gouvernement stable et à la diminution progressive des tensions sociales et politiques ». Or, ajoute-t-elle, « l’intensification et la propagation de la violence sociale générant une déstabilisation politique et mettant en péril la transition, serait un déclencheur potentiel de la notation ».
Pour rappel, lundi dernier, soit l’avant-veille de l’assassinat de Chokri Belaïd, le FMI avait annoncé qu’il n’était pas loin de parvenir avec la Tunisie à un accord sur un plan d’aide de « précaution » de 1,78 milliard de dollars (2,73 milliards de dinars tunisiens). Ce plan, avait-il précisé, est destiné à soutenir la « transition » politique dans ce pays et à le préparer à faire face à d’éventuels « chocs » extérieurs que provoquerait la crise financière internationale.