L’Afrique subsaharienne maintient sa croissance mais lourdes conséquences d’Ebola (FMI)

L’Afrique subsaharienne maintient sa croissance mais lourdes conséquences d’Ebola (FMI)

ALGER- L’Afrique subsaharienne devrait enregistrer une croissance économique robuste de plus de 5% en 2014 et 2015, mais le virus d’Ebola pourrait avoir de « lourdes conséquences » économiques sur les pays de cette région touchés par cette maladie, a indiqué lundi un nouveau rapport du FMI.

« Nous prévoyons que la croissance du PIB en Afrique subsaharienne continuera de croître à un rythme soutenu de l’ordre de 5,1 % en 2014, c’est-à-dire autant qu’en 2013, et s’accélérer pour s’établir à environ 5,8 % en 2015 », a affirmé la directrice du département Afrique aupres du FMI Antoinette Sayeh, lors de la présentation à Libreville (Gabon) du rapport bi-annuel 2014 du FMI sur les perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne.



A l’origine de ces performances, il y a la demande interne alimentée par l’essor des investissements publics dans les infrastructures, le développement des capacités productives, le dynamisme du secteur des services ainsi qu’un redressement de la production agricole, a commenté Mme Sayeh lors de la présentation du rapport.

Selon le FMI, ce dynamisme est particulièrement prononcé dans les pays à faible revenu de la région, où la croissance devrait atteindre 6,8% en 2014 et 7% en 2015.

Toutefois, relève Mme sayeh, l’actualité africaine demeure largement dominée par le virus Ebola qui sévit toujours dans quelques pays de l’ouest du continent principalement (Guinée, Libéria et Sierra Leone), et qui au-delà du nombre insupportable de décès, des souffrances et des bouleversements sociaux qu’il engendre, il a de lourdes conséquences économiques, dont les retombées commencent à se faire sentir dans certains des pays voisins.

L’institution de Bretton Woods avertit que si l’épidémie d’Ebola venait à se prolonger ou s’étendre à d’autres pays, cela aurait de graves conséquences sur l’activité économique de l’Afrique de l’Ouest.

Mme Sayeh a également relevé plusieurs facteurs de risques susceptibles d’influencer négativement la croissance en Afrique subsaharienne: une conjoncture extérieure devenant moins porteuse, un ralentissement de l’activité plus prononcé dans les pays émergents, en particulier en Chine, une normalisation désordonnée de la politique monétaire aux Etats-Unis, ainsi qu’une situation sécuritaire délicate en Centrafrique et au Soudant du sud).

Les défis à relever pour une croissance durable

Dans ce contexte, pour la grande majorité des pays de la région, le maintien de taux de croissance élevés reste l’objectif primordial, notamment pour promouvoir la création d’emplois et réduire la pauvreté.

L’institution financière mondiale explique que le grand défi que doit relever l’Afrique subsaharienne est d’avoir une croissance à même de créer des emplois à travers, notamment, la mobilisation des recettes publics internes, le renforcement des investissements en infrastructure, la préservation des dispositifs de protection sociale et l’amélioration du climat des affaires.

Le rapport appelle les pays confrontés à des déséquilibres macroéconomiques à opérer un ajustement tout en évitant les conséquences défavorables sur les pauvres et les catégories vulnérables.