L’Afrique refuse d’être taxée pour les émissions de gaz a effet de serre, produites par les pays développés, c’est ce qu’a indiqué ministre des Finances, Karim Djoudi, jeudi à Rio de Janeiro. Le Minsitre a estimé également que l’impact financier du changement climatique doit être pris en charge selon le principe du « pollueur-payeur ».
« Concernant la taxe carbone, l’Afrique émet une proportion infime (-5%) de gaz à effet de serre, et ne peut accepter d’être taxée pour des retombées sur le climat, dues aux processus de production qui ont été développés par les pays avancés », a déclaré M. Djoudi lors d’un panel tenue en marge de la conférence de l’ONU sur le développement durable (Rio+20), qui réunit du jusqu’à vendredi 86 chefs d’Etat ou de gouvernement.
C’est pour cette raison que « l’impact financier doit être pris en charge par les pays développés, qui sont à l’origine du changement climatique actuel et dont les effets négatifs grèvent les budgets des pays les moins avancés et constituent des goulets d’étranglement pour leur développement », a ajouté le ministre lors de ce panel portant sur « le changement dans les modes de production et de consommation dans un contexte de changement économique structurel ».
Il affirme à ce propos que « l’Algérie reste solidaire avec la démarche africaine, qui consiste à asseoir le financement de l’économie verte sur le principe du pollueur-payeur ».

Le ministre a également estimé que les plus grands émetteurs de carbone « assument une responsabilité historique », qui doit se traduire par un soutien financier aux pays en développement. « Cette aide pourrait déjà apparaître dans un traitement courageux et volontaire de la dette des Etats, dans un transferts gracieux de compétence et de savoir-faire ».
Le premier argentier du pays a saisi cette occasion pour souligner les efforts consentis par l’Algérie en matière d’aide publique au développement, et qui a procédé durant les années 2010-2011 à un effacement de la dette qu’elle détenait sur 13 pays africains.
M. Djoudi, qui a plaidé pour « un ordre économique plus juste » n’a pas manqué au passage de souligner les contraintes des pays en développement, qui ont à faire face à la pauvreté, aux maladies endémiques et à une ressource financière instable.
Abordant dans le même sillage la problématique de l’économie verte en Algérie, le ministre a mis en exergue l’ambitieuse stratégie nationale de l’environnement, avec comme objectif un aménagement du territoire conforme à un développement durable adéquat.
Au cœur de cette stratégie figure le programme national des énergies renouvelables qui fixe à l’échéance 2030 la production de 40% des besoins domestiques en électricité par cette source d’énergie non fossile.