L’Afrique a enregistré la plus forte progression au niveau mondial dans le domaine des dépenses militaires en 2013, a annoncé l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Dans son rapport publié le 14 avril, le centre de recherche suédois a précisé que les dépenses militaires du continent ont augmenté de + 8,3% l’an passé, à 44,9 milliards de dollars. Cette augmentation a été essentiellement dopée par les revenus pétroliers de pays comme l’Algérie et l’Angola.
A l’échelle africaine, la plus forte augmentation des dépenses militaires a été enregistrée au Ghana. Ce pays producteur de pétrole a presque triplé son budget dédié à l’armement, passé de 109 à 306 millions de dollars entre 2012 et 2013. Les dépenses militaires de Angola, ont quant à elles, culminé à 6,1 milliards de dollars en 2013 (+36% sur un an). L’Angola est ainsi devenu le deuxième pays africain en termes d’importance de budget consacré à la défense, devant l’Afrique du Sud (4,1 milliards en 2013).
L’Algérie reste a, quant à elle, le champion africain dans le domaine des dépenses militaires. Ce pays pétrolier a vu son budget consacré à l’armement augmenter de 8,8% en 2013, pour atteindre 10,4 milliards de dollars. «C’est la première fois que les dépenses militaires d’un seul pays africain dépassent le seuil de 10 milliards de dollars», souligne le rapport du Sipri, qui explique cette montée des dépenses algériennes par le désir de ce pays pétrolier d’Afrique du Nord d’acquérir le statut de puissance régionale, le rôle prépondérant de l’armée algérienne et le souci de lutter plus énergiquement contre le terrorisme islamiste en plein essor à la frontière algéro-malienne.
D’autres pays africains ont aussi augmenté dépenses militaires de façon remarquable l’an passé. Il s’agit, entre autres de la République Démocratique du Congo (+34%) et de la Zambie (+15%).
A l’échelle mondiale, les dépenses militaires se sont établies à 1750 milliards de dollars en 2013, un chiffre à nouveau en baisse du fait de la réduction des budgets des armées occidentales et en particulier de l’armée américaine. Ces dépenses avaient déjà baissé de 0,4% en 2012 – et ce, pour la première fois depuis 1998- mais le recul s’est accéléré l’an passé, atteignant 1,9% (l’évolution en pourcentage de ces dépenses tient compte de l’inflation).
Toutefois, « l’augmentation des dépenses militaires dans les pays émergents et en développement se poursuit sans relâche», a souligné dans un communiqué le directeur de recherche sur les budgets militaires au sein du Sirpi, Sam Perlo-Freeman. «Même si dans certains cas elle est la conséquence naturelle de la croissance économique ou une réponse à des besoins de sécurité réels, dans d’autres cas elle représente une dilapidation des revenus tirés des ressources naturelles, et est le fait de régimes autocratiques, ou de l’apparition de courses régionales à l’armement», a-t-il ajouté.
Les États-Unis, qui disposent du plus gros budget consacré à la Défense, l’ont toutefois baissé de 7,8% à 640 milliards de dollars, avec la fin des opérations en Irak, le début du retrait d’Afghanistan et les coupes automatiques dans les dépenses adoptées par le Congrès en 2011. Ses trois suivants: la Chine, la Russie et l’Arabie saoudite, font en revanche partie des 23 pays qui ont plus que doublé leur budget depuis 2004.