L’Afrique du Sud s’attend au décès imminent de Mandela

L’Afrique du Sud s’attend au décès imminent de Mandela

L’état de santé de Mandela s’est aggravé et est décrit comme «critique». Il avait été hospitalisé en urgence le 8 juin après une récidive de l’infection pulmonaire qui le tourmente depuis deux ans et demi.

L’Afrique du Sud s’attendait hier au décès imminent de son ancien président Nelson Mandela, hospitalisé à près de 95 ans dans un état critique, priant désormais pour qu’il ait une fin paisible. Le quotidien populaire Daily Sun titrait «La lutte finale».

En Afrique du Sud, la «lutte» (struggle en anglais) désigne traditionnellement le combat contre le régime ségrégationniste de l’apartheid dont Mandela fut le plus illustre pourfendeur. L’état de santé de Nelson Mandela s’est aggravé ce week-end et est décrit comme «critique». Il avait été hospitalisé en urgence le 8 juin après une récidive de l’infection pulmonaire qui le tourmente depuis deux ans et demi.

Le porte-parole de la présidence Mac Maharaj – seul habilité à communiquer – s’est contenté de dire qu’il attendait des nouvelles fraîches des médecins. Des médias locaux ont indiqué, sans citer de sources, que Nelson Mandela ne pouvait plus respirer sans assistance, une information que M.Maharaj a qualifiée de «rumeur» et qui n’a pu être pu confirmée.

Devant une armée de journalistes venus du monde entier, de nombreux anonymes se pressaient hier dans devant un mémorial improvisé sur le mur du Mediclinic Heart Hospital de Pretoria où a été admis celui que la plupart des Sud-Africains appellent Madiba – de son nom de clan -, se photographiant à l’occasion devant une avalanche de posters, petits mots, fleurs, drapeaux, nounours, ballons…

La rue de l’hôpital a été interdite à la circulation, et la présence policière a été légèrement renforcée par rapport aux derniers jours. «C’est triste mais il n’y a rien que l’on puisse faire, à part souhaiter qu’il puisse être en paix», confie les yeux déjà brillants de larmes Franz, un père de famille venu en voisin avec son fils. «Que ta bénédiction repose sur Madiba maintenant et à jamais. Donne lui, nous te prions, une nuit calme et une fin bonne et parfaite», a prié le révérend Thabo Makgoba, archevêque du Cap, venu soutenir la famille dans l’épreuve mardi soir. Les visites se sont multipliées à l’hôpital ces deux derniers jours.

D’abord réservées à la famille, elles ont été élargies à des proches, des ministres – notamment la titulaire de la Défense, chargée de la santé des anciens chefs d’Etat. Des aînés du clan royal des Thembus, auquel appartient Nelson Mandela, devaient aussi se rendre à son chevet hier, selon le quotidien The Times. «Ils veulent rendre visite à Tata («père», une formule de respect), lui-même et voir ce qu’il convient de faire», a indiqué au journal un chef traditionnel, ajoutant que la délégation devrait discuter de «questions délicates».

Les Thembus sont une branche des Xhosas, peuple originaire de l’actuelle province du Cap oriental (sud) dont est originaire l’ancien président.

Par ailleurs, une pelle mécanique a été livrée mardi après-midi à Qunu où des jardiniers s’affairaient sur une colline proche de la résidence de Nelson Mandela, sur ce qui pourrait être le site de sa tombe, selon la presse sud-africaine. Libéré en 1990, Mandela a reçu en 1993 le prix Nobel de la paix pour avoir su mener à bien les négociations en vue d’installer une démocratie multiraciale en Afrique du Sud, conjointement avec le dernier président du régime de l’apartheid, Frederik de Klerk.

Mandela a été de 1994 à 1999 le premier président noir de son pays, un dirigeant de consensus qui a su gagner le coeur de la minorité blanche dont il avait combattu la mainmise sur le pouvoir. Il n’est plus apparu en public depuis la finale de la Coupe du monde de football, en juillet 2010 à Johannesburg.