Parmi les débouchés qu’une économie algérienne diversifiée et en capacité d’exporter peut espérer conquérir, ceux que lui offre le continent africain sont potentiellement les plus à sa portée. Les autorités du pays en paraissent convaincues de par l’insistance qu’elles mettent à pousser les acteurs économiques nationaux à prospecter les opportunités africaines qui se présentent. Elles n’ont pas tort car effectivement notre continent est un marché où il est possible au label algérien de se faire une place pour peu que ceux qui ont mission et objectif de le promouvoir s’y intéressent. Cela n’a pas été le cas jusqu’à maintenant alors même que l’Algérie a été à l’avant-garde des Etats en développement ayant prôné la coopération et le partenariat entre pays du Sud comme solution alternative et bénéfique à leur trop grande dépendance économique et commerciale aux pays développés et riches.
L’erreur de l’Algérie a été de confiner son partenariat avec l’Afrique à la sphère politique et diplomatique sans se préoccuper de tisser avec ses pays des relations économiques consistantes.
La crise économique et financière les y obligeant, les autorités algériennes découvrent que l’Afrique peut offrir à l’Algérie des opportunités pour ses productions industrielles ou autres. Mais il ne leur est pas aussi simple que cela pourrait sembler de convertir les opérateurs économiques à l’option africaine. Depuis quelque temps elles cherchent visiblement à la leur faire miroiter en multipliant les contacts algéro-africains dans lesquels leur participation est de plus en plus sollicitée et encouragée. Le regain d’intérêt de l’Algérie pour l’Afrique est assurément redevable à celui que Ramtane Lamamra porte aux relations algéro-africaines dont il veut à l’évidence élargir les dimensions économiques.
Depuis qu’il préside aux destinées de la diplomatie algérienne, il n’est plus une rencontre algéro-africaine qui n’a pas un volet économique. Il en a résulté un climat dans les relations algéro-africaines qui est propice pour l’ambition de l’Algérie d’aller à la conquête du marché africain. Quelques percées algériennes dans cette direction le confirment, sauf que le « challenge » reste pour l’Algérie de se doter d’une économie diversifiée et compétitive en ses productions.
Si cette condition n’est pas remplie, il ne lui servira à rien de solliciter l’intérêt des Africains pour ses produits. En Algérie l’impératif de se doter d’une économie diversifiée reste un objectif qui n’apparaît pas être réellement urgent à concrétiser, mais une incantation que l’on ressasse pour atténuer les inquiétudes que suscite la crise financière que le pays connaît. Le marché africain n’attendra pas que l’Algérie se décide enfin à opter pour ce type d’économie. Ceux qui y sont parvenus se chargent de lui fournir ce en quoi il est demandeur. L’on peut ramener en Algérie 2 000 hommes d’affaires africains comme annoncé que cela va l’être en novembre prochain, le rendez-vous ne sera que celui des «palabres» stériles s’ils ne constatent pas une volonté et une détermination algérienne à conquérir leurs marchés nationaux et non de simples déclarations d’intention.