Les autorités afghanes ont ordonné cette semaine la suspension pour trois semaines des messageries WhatsApp et Telegram, pour des raisons « techniques », selon AFP qui cite le ministère de tutelle. Sur sa page Facebook, le ministre des Télécommunications Shahzad Aryobee convient que « depuis deux jours, de nombreux concitoyens se sont pleins du blocage de WhatsApp et Telegram ».
« Le ministère envisage d’introduire de nouvelles technologies afin d’améliorer ces services et de résoudre des problèmes techniques mais leur expérimentation impose de suspendre temporairement WhatsApp et Telegram » explique-t-il dans un message daté de vendredi. « Par conséquent le régulateur des télécoms ATRA a été invité à prendre des mesures en ce sens », ajoute-t-il en affirmant qu’il « ne s’agit pas d’une atteinte à la liberté d’expression ».
L’accès aux téléphones portables a explosé ces dernières années en Afghanistan avec plus de 21,5 millions d’abonnements actifs et huit millions d’Afghans (sur un peu plus de 30 millions) ont accès à internet, principalement via leur portable.
Mais si les Afghans utilisent beaucoup ces services de messageries gratuits pour communiquer, les talibans aussi; ils postent la plupart de leurs revendications sur WhatsApp tandis que les partisans du groupe Etat islamique sont de fréquents utilisateurs de Telegram. « Ce message est la pure vérité: il n’y a pas d’intentions cachées », a rétorqué cependant samedi à l’AFP le porte-parole du ministère des télécommunications, Najib Nangyalay. « Jusqu’ici seule la compagnie Salaam a bloqué son service mais les autres vont suivre.

La suspension court du 1er au 20 novembre. Il n’y a aucune atteinte à la liberté d’expression, on continue d’accéder à Facebook, à Twitter… », a-t-il fait valoir.