L’affichage publicitaire dans le métro d’Alger attendra

L’affichage publicitaire dans le métro d’Alger attendra

L’affichage publicitaire ne fait pas partie du décor des dix stations du métro d’Alger, un mois après son inauguration officielle. Pour les responsables du métro, il est encore un peu tôt de parler de la mise en vente des espaces publicitaires. Mais cela reste une éventualité à ne pas écarter. Les spécialistes de la pub, eux, y voient un nouvel espace très efficace pour la pub.

Près d’un mois après sa mise en circulation, le métro d’Alger offre aux visiteurs et usagers un décor vierge. Les dix stations que compte le métro conservent la couleur grise des parois, parsemées de carreaux de faïence en blanc. Aucune trace de couleurs. Les affiches publicitaires qui ornent habituellement les métros sont absentes. Mais pas pour longtemps. « L’affichage publicitaire dans le métro ne s’impose pas dans l’immédiat », se contente-t-on de répondre à l’Entreprise du métro d’Alger (EMA). RATP El Djazaïr, la société exploitante du métro d’Alger, affirme que la mise en vente des espaces publicitaires du métro ne relève pas de ses « prérogatives et compétences ». L’argument le plus avance st que le métro n’est qu’à ces débuts et l’on s’affaire surtout à sa mise en circulation en toute sécurité. Mais la mise à la disposition des annonceurs des parois des stations du métro pour l’affichage publicitaire est une éventualité à « ne pas écarter », selon l’EMA. Avec 20.000 voyageurs transportés par heure sur une ligne de 9.5 km nouvellement inaugurée, le métro d’Alger est bien parti pour être le lieu le plus fréquenté de la capitale. De quoi susciter l’intérêt des grands annonceurs. « Le contact utile est très important dans une campagne publicitaire dans le métro que dans un autre média: on peut toucher un grand nombre de personnes en un laps de temps réduit », estime Mounir Djouaher, Directeur des études marketing chez une agence spécialisée dans le conseil média.

Des consommateurs plus réceptifs

L’affichage publicitaire, média en pleine expansion utilisé dans les espaces publics les plus fréquentés, s’accapare une part de 17 % du marché publicitaire algérien en 2010. L’affichage publicitaire vient, selon notre interlocuteur, en deuxième position après la publicité dans les médias lourds. « L’affichage serait certainement plus impactant dans les métros », ajoute-t-il, rappelant au passage les études du Wait Marketing. Ces études montrent que les consommateurs sont de deux à trois fois plus réceptifs lorsqu’ils sont dans des lieux d’attente que lorsqu’ils sont devant leur écran de télévision. Ce qui augmente la notoriété d’une campagne publicitaire d’affichage. Dans le cas du métro, avant l’entame de leur trajet les usagers du transport en commun sont en position d’attente. « Ils sont donc avides de distractions et deviennent très réceptifs aux messages publicitaires », ajoute ce spécialiste dans les études et la recherche marketing. En outre, la quasi-totalité des messages publicitaires ciblent un public jeune, plus enclin à la surconsommation mais plus difficiles à toucher via les médias traditionnels. On estime qu’ils passent plus de 50 % de leur temps à l’extérieur et qu’ils sont nombreux à utiliser les transports en commun pour aller à l’école et au travail. Ce nouveau support publicitaire ne peut donc qu’intéresser les annonceurs, « certains d’atteindre un nombre assez important et représentatif du public ciblé par un contenu publicitaire ». « Et le taux d’audience sera plus important si l’on opte pour la migration des supports statiques vers les écrans LCD, une sorte de télévision urbaine ou des messages publicitaires entrecoupent un contenu informatif », suggère notre interlocuteur.