«L’affaire» saâdani relance la succession et ravive la crise au fln : Le vieux parti rechute

«L’affaire» saâdani relance la succession et ravive la crise au fln : Le vieux parti rechute

«Le Comité central, pratiquement dans son intégralité, y compris ceux qui sont avec Saâdani, sont ébranlés par les informations et révélations sur ses biens en France», déclare Belayat.

Les informations publiées par le site français Mondeafrique.com et relayées par certains titres de la presse nationale à propos des biens immobiliers et de la carte de séjour en France du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, vont-elles précipiter la destitution de M.Saâdani de la tête du parti?



Tout porte à le croire surtout avec l’indignation des membres du comité central et l’implication directe de l’ex-secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, dans les concertations en vue de l’élection d’un nouveau patron du FLN. En effet, «l’affaire» Saâdani relance les convoitises de succession et ravive la crise au FLN et avec ces révélations, la crise au vieux parti prend une nouvelle tournure.

Abderrahmane Belayat qui tient toujours à son poste de coordinateur du bureau politique depuis le retrait de confiance à M.Belkhadem, a confirmé que les concertations ont repris et vont se poursuivre après la pause imposée par l’élection présidentielle du 17 avril. L’objectif de ces concertations, explique M.Belayat, joint hier au téléphone, est de riposter à la menace de traduire des cadres devant la commission de discipline «complètement illégale» et de préparer la réunion du comité central.

«Abdelaziz Belkhadem participe aux concertations. Il est concerné par l’évolution de la situation», a-t-il fait savoir, mettant en avant l’importance de la personne de Belkhadem qui était ex-secrétaire général et actuellement ministre d’Etat, conseiller spécial du président de la République.

Pour les observateurs, l’implication de Belkhadem signifie le lâchage de Saâdani par ceux qui l’ont imposé à la tête du parti, le 29 août 2013 à l’hôtel El Aurassi. Beaucoup de membres du comité central, instance souveraine entre deux congrès, le pensent aussi, notamment avec les révélations précises basées sur des sources policières et du ministère de l’Intérieur français sur Mondeafrique.com.

«Je sais que le comité central, pratiquement dans son intégralité, y compris ceux qui sont avec Saâdani, sont ébranlés par les informations et révélations sur ses biens en France», estime M.Belayat. Ce dernier ajoute que ces révélations scandaleuses interpellent «non seulement les membres du comité central, mais aussi les militants, les sympathisants et les autorités de l’Etat pour mettre fin à cette situation».

Notre interlocuteur qui prédisait la chute de M.Saâdani depuis que ce dernier ait attaqué le DRS et son chef le général Toufik avec sa formule «la main du système est longue» n’a pas voulu dire plus à propos des autorités interpellées. S’agit-il de la justice ou des services de sécurité appelés à enquêter sur l’affaire?

«Un parti comme le FLN ne peut pas supporter plus longtemps cette tache noire», a conclu notre interlocuteur. Hier, nous avons tenté à maintes reprises de joindre le secrétaire général du FLN pour avoir sa réaction, en vain.

La veille, M.Saâdani s’est exprimé dans les colonnes du journal londonien El Chark El Awsat où il a fait part de sa décision de poursuivre en justice les médias français qui ont publié les informations à son propos. Il y dénonce un plan diabolique qui le cible en personne. «Je ne me tairai pas cette fois-ci. C’est trop. Je suis victime d’un plan diabolique dont les racines se trouvent en France. C’est pour cela que j’ai décidé de porter plainte contre les médias français qui ont publié de fausses informations sur ma personne», a-t-il annoncé.

Il ajoute que «des mensonges ont été publiés contre ma personne dans la presse française et ont été repris par certains médias algériens, et ce, d’une manière pernicieuse. Je sais que c’est un complot qui vise ma personne et je sais qui est derrière ce complot.

Ces détracteurs se trouvent en Algérie». L’ancien président du FLN, cité dans des affaires de corruption et soupçonné d’avoir détourné 3200 milliards de centimes, ne dit pas davantage sur celui ou ceux qui sont derrière «ce complot» qui le vise.