La Kabylie est la région qui a connu le plus de kidnappings
Originaire de Tamanrasset, Antikane Mansouri est un trafiquant d’armes dont les tentacules s’étendent jusqu’au Niger.
La plus grande affaire criminelle qu’a eu à traiter la justice en Kabylie, celle de l’assassinat de l’entrepreneur Hand Slimana, revient cette semaine. Le présumé fournisseur d’armes au plus dangereux gang qu’a connu l’Algérie, sera jugé ce 10 avril prochain au tribunal criminel de Tizi Ouzou. Il s’agit de Antikane Mansouri, condamné par contumace à 20 ans de prison.
Originaire de Tamanrasset, l’accusé devra répondre du chef d’inculpation de ventre illicite d’armes de guerre de catégorie 4. Dans l’arrêt de renvoi de l’affaire Slimana, Antikane est présenté comme le fournisseur des deux armes de guerre de type Kalachnikov utilisées dans plusieurs affaires criminelles par ce gang. Selon l’arrêt de renvoi établi par la chambre d’accusation au sujet de l’affaire Hand Slimana, Antikane a été présenté comme un trafiquant d’armes qui a ses tentacules jusqu’au Mali et au Niger.
Le groupe criminel en question a semé la terreur en Kabylie durant longtemps à travers ses actes. Démantelée en 2011, cette bande de criminels constituée de 14 individus a été jugée et lourdement condamnée le 25 octobre de l’année passée. La justice a frappé fort. Pas moins de 8 peines capitales ont été prononcées. Avec l’arrestation de Antikane, S. Djamel, reste le seul membre de ce groupe en fuite. Ce dernier a été condamné par contumace à la peine capitale.
Lors du procès des présumés assassins de l’entrepreneur, Hand Slimana, et de l’enlèvement de son cousin, Omar, la partie civile, représentée par maîtres Zaïdi, Aït Larbi et Chikhaoui, a déploré le laxisme et la légèreté avec laquelle a été instruite cette affaire. L’on retient par ailleurs que, les avocats ont invité à prendre au sérieux les aveux de Sadek Hlifi, cerveau du gang, qui disait alors: «Convoquez les personnes que je viens de vous citer, car derrière eux, il y a des personnes importantes, il y a des choses qui vous dépassent, Madame la juge». Lors de la première journée du procès, un seul aveu a capté l’attention des avocats de la partie civile, celui venant de Hlifi Sadek, diplômé en droit, reconverti en agent immobilier. «J’ai loué cette maison à trois personnes qui ne sont pas dans le box des accusés. Dans ma déposition à la gendarmerie de Fréha, le chef de brigade m’a conseillé vivement de ne pas citer leurs noms». Il ajoute: «Je n’ai pas osé les dénoncer à la justice puisque les mêmes personnes m’ont menacé de liquider ma famille physiquement (…). Ces trois personnes courent toujours.» Depuis, la justice ne s’est jamais auto-saisie sur cette question!
La Kabylie est la région qui a connu le plus de kidnappings. À l’insécurité installée par les groupes terroristes se sont «greffées» ces pratiques de grand banditisme, quand elles ne connaissent pas des prologues crapuleux. Avec le rappel du crime crapuleux dont est victime Hand Slimana, un crime qui a défrayé la chronique, l’on veut simplement revenir sur ces enlèvements qui ont ciblé des personnalités et autres acteurs du monde économique, patrons, ou membres de leurs familles.
Le modus operandi est souvent le même. Repérage, faux barrage, enlèvement et demande de rançon. En réaction, des mobilisations des citoyens et des services de sécurité. Des acteurs économiques, des investisseurs ont fui la région. C’est donc l’occasion pour la justice d’aller au fond des choses…