L’affaire en stand by depuis six ans à Tizi Ouzou 996 voitures «gonflées» parquées

L’affaire en stand by depuis six ans à Tizi Ouzou 996 voitures «gonflées» parquées

le feuilleton des propriétaires de véhicules de moins de trois ans dans la wilaya de Tizi Ouzou, n’a pas encore connu son épilogue, et ce, depuis 6 ans. L’affaire de ces derniers, faut-il le rappeler, remonte à 2004 lorsque des mandats d’amener ont été prononcés à l’encontre de 1 820 acquéreurs.

Ceux-ci ont été accusés de faux et usage de faux. En d’autres termes, ces propriétaires sont considérés comme des trafiquants alors que leur seul tort est d’avoir importé des véhicules dans le cadre d’une loi qui était alors en vigueur, mais qui a été abrogée en 2005 pour mettre fin à l’acquisition de ces véhicules dits «gonflés» et qui ont été importés de l’Hexagone.



Et puis, ce qui est saillant dans cette affaire, selon quelques propriétaires, c’est le fait que ces véhicules ont été importés légalement et conformément à la loi puisque les propriétaires disposent de tous les papiers dont la procuration, le contrôle technique et l’assurance.

C’est ce que ces «malheureux» n’arrivent pas, d’ailleurs, à comprendre. Toutefois, le représentant du collectif des acquéreurs de véhicules « gonflés » à Tizi Ouzou, Houfel Badredine, a reconnu que «c’est vrai qu’il existe des cas de trafic comme l’achat de 4 véhicules avec une seule licence et le faux modèle : le vrai faux modèle 846 et le faux modèle scanné, mais ce n’est pas le cas de tout le monde.

La justice doit prendre en charge ce problème en traitant les dossiers au cas par cas». De plus, notre interlocuteur a tenu de préciser que “ le nombre de véhicules « gonflés » est de 996.

C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, les autorités concernées doivent régler notre situation promptement » “. D’autre part, le représentant du collectif des voitures « gonflées » ne comprend pas les raisons des retards accusés dans la régularisation de leurs situations étant donné que ce problème a été réglé dans plusieurs wilayas du pays. Par ailleurs, Houfel nous a informé qu’à Bouira, à titre d’exemple, tous les concernés ont reçu leurs cartes grises.

PLUSIEURS MOUVEMENTS DE PROTESTATION … EN VAIN

Il faut dire que les propriétaires de ces véhicules ont « utilisé » tous les moyens pour défendre leur cause qu’ils qualifient de légitime et pour que les hautes autorités de pays soient au courant de leur problème.

En effet, ces derniers ont adressé, à travers la presse nationale, des lettres ouvertes au président de la République. (Parmi ces lettres, on peut citer celle qui a été publiée dans le quotidien arabophone El Khabar du 20 avril 2009).

Ceux-ci ont, également, organisé plusieurs mouvements de protestation. Par ailleurs, ils ont observé le 3 juin 2009 un sit-in et une marche à partir du siège de la wilaya jusqu’à la direction des douanes.

En outre, ils ont observé le 24 juin de la même année une grève de la faim qui a duré sept (07) jours. Pis encore, ceux-ci ont observé en janvier dernier un sit-in de 15 jours, et cela en dépit du froid glacial et le mauvais temps qui sévissait en cette période.

Ces mauvaises conditions n’ont pas influencé leur détermination. Ces protestataires revendiquaient, à chaque fois, l’arrêt des poursuites judiciaires ainsi que le traitement juste de leurs dossiers. Le représentant du collectif des acquéreurs des voitures « gonflées » nous a fait savoir qu’ils ont sollicité le P/APW et les services de douanes, à maintes reprises, mais leurs doléances sont restées lettres mortes.

«Les services des douanes nous ont informé qu’ils ne sont pas concernés par ce problème», at- il dit. Cependant, notre interlocuteur a tenu à remercier le wali d’avoir « pris en charge leur affaire». «Nous remercions le wali pour tous les efforts qu’il a fournis afin qu’il nous aide dans cette affaire», a-il poursuivi.

UNE AFFAIRE RÉGLÉE MAIS …

Badredine Houfel nous a révélé que leur affaire a été réglée par les hautes autorités, et «cela grâce au député Tayeb Moukadem qui a transmis notre message au gouvernement». «Nous avons constaté qu’aucune suite favorable n’a été donnée à nos doléances.

C’est pourquoi on a sollicité une fois de plus ledit député. Celui-ci a «exposé» notre cas aux hautes autorités du pays, et celles-ci, à leur tour, nous ont informé que notre affaire est réglée», a-t-il souligné.

Avant d’ajouter : «Nous avons confiance en notre gouvernement et aux autorités locales, mais notre histoire tarde à connaître sa fin». Il faut dire, donc, que même si le problème de ces citoyens a été réglé, la situation de leurs véhicules n’a pas, encore, été régularisée. Autrement dit, les cartes grises n’ont pas encore été délivrées. C’est ainsi que l’orateur préconise la délivrance des cartes grises dans les plus brefs délais.

DES CENTAINES DE FAMILLES DANS LA TOURMENTE

Depuis le début de cette affaire, les familles des citoyens concernés souffrent le martyre. Celles-ci se sont trouvées privées de voitures qui ont été importées licitement depuis l’Hexagone.

«Je me suis trouvé contraint de me déplacer, quotidiennement, par le transport public alors que je possède un véhicule», se lamente l’un de ces propriétaires. «Ma fille qui se trouvait, alors, en France a importé une voiture, et ce, d’une manière légale car elle détenait tous les documents nécessaires. Et la justice nous a traité comme des bandits. C’est inconcevable !», lance un autre.

Pis encore, et d’après les témoignages de quelques acquéreurs, certains se sont même endettés pour acheter une autre voiture. Quoi qu’il en soit, le collectif des propriétaires des voitures dites « gonflées » dans la wilaya de Tizi Ouzou demandent aux autorités compétentes d’accélérer les procédures de régularisation, et cela , afin d’en finir définitivement d’avec ce «cauchemar» qui n’a que trop duré.

Sofiane Dadi