Le scandale financier opposant la BNA à la coopérative Essaâda, est revenu au-devant de la scène. Ouverte en février dernier, les zones d’ombre de cette affaire qui a défrayé la chronique seront éclairées, jeudi prochain.
Le scandale impliquant des cadres de la Banque nationale d’Algérie, prévu initialement pour le 20 février dernier, reprendra le 7 mars en cours. Parmi les accusés, trois cadres de la direction générale de la Banque nationale d’Algérie et cinq relevant des services régionaux de la même Banque à Annaba.
Selon l’arrêt de renvoi, les mis en cause sont poursuivis pour vente douteuse aux enchères d’une usine de tomate. Il est retenu aussi dans le dossier, l’opacité de l’opération. Pour cause, l’ usine en question avait été cédée à un particulier pour un prix presque symbolique. Lors du procès en première instance, il n’y a pas eu, un verdict exécutoire comme le stipule la loi, permettant ainsi aux mis en cause de jouir d’une totale liberté. Pis encore, l’acquéreur de l’unité de production de tomate industrielle, Essaada en l’occurrence, avait bénéficié d’un crédit bancaire octroyé par les cadres de la BNA accusés dans cette même affaire. A noter que plusieurs autres employés et responsables de la BNA /Annaba et à la lumière des nouvelles données, sont concernés par ce scandale qui, bien que n’ayant pas encore livré tous ses secrets a, d’ores et déjà, éclaboussé l’établissement financier et certains de ses cadres. De nombreuses zones d’ombre planent sur cette affaire, et plusieurs mis en cause ont été, au moment où nous mettons sous presse, placés en détention à la maison d’arrêt de Bouzaâroura.
Le dossier a été rouvert sur instruction du magistrat instructeur près la cour de Annaba qui a demandé la requalification des faits. Une mesure juridique qui permettra de donner aux chefs d’accusation toute leur signification, à savoir la dilapidation volontaire des biens de l’Etat, leur utilisation à des fins personnelles, faux et usage de faux, fausses déclarations comptables et association de malfaiteurs. Rappelons que ce scandale qui a fait couler beaucoup d’encre et dont les acteurs principaux sont la conserverie Essaâda domiciliée à El Tarf et la BNA de Annaba, avait éclaté en 2000. C’est à l’issue d’un crédit bancaire de l’ordre de 200 millions de dinars, avec comme garantie, la conserverie elle-même que le pot aux roses avait été découvert. N’ayant pas honoré la dette, le montant du crédit, la direction de la BNA, avait opéré une saisie conservatoire de la conserverie, sur la base d’un verdict émanant de la première instance, estimant que les textes de loi avaient été bafoués, notamment en matière de procédures de saisie et de la vente aux enchères.
Deux opérations débouchant sur un seul et unique acheteur des opérations ambiguës, suscitant l’impérative intervention des instances juridiques en charge de ce dossier pour éclairer les zones d’ombre ayant entaché des responsables de la BNA sans qu’ils y soient réellement impliqués. Ce scandale n’est pas le premier du genre. A Annaba, plusieurs affaires similaires mettant en cause des industriels versés dans lagroalimentaire, jugées et écopé de 5 à 10 ans de réclusion criminelle.