Le fameux projet du marché de gros d’Ouled Moussa est-il un investissement rentable ou une simple opération d’arnaque causant un préjudice sérieux à l’État.
Après avoir été gelé pendant plusieurs années, il vient de connaitre des rebondissements suite à la signature par le secrétaire général de la wilaya d’un arrêté de concession au profit du groupe industriel La Belle.
Ce projet qui a été lancé en grandes pompes a fini par être gelé malgré son approbation par la commission ministérielle laquelle s’est basée sur un dispositif juridique et réglementaire relatif à l’investissement public notamment en ce qui concerne la réalisation des projets d’utilité publique. Néanmoins la commission interministérielle a intégré ce projet alors que celui-ci relevait du secteur privé.
Le groupe La Belle avait pour rappel lancé la réalisation d’un marché de gros à Ouled Moussa sur une superficie de 30 hectares de terre agricole considérée comme étant l’une des plus fertiles de la Mitidja.
Une délibération de l’APC d’Ouled Moussa qui a été établie dans ce sens aurait été refusée par la tutelle. Depuis, le dossier est resté gelé à cause de la non-délivrance d’un arrêté d’expropriation des terres en question.
Et à la surprise générale, les travaux ont été lancés. Le premier à découvrir le pot aux roses est le wali de Boumerdès, Brahim Mered, lequel a piqué une vive colère à l’encontre de ses collaborateurs avant d’ordonner une enquête approfondi sur cette affaire.
C’est le secrétaire général de la wilaya qui a signé l’arrêté d’expropriation. Chose qui a accéléré la procédure pour l’établissement de l’acte de concession. Le montant est de 1, 5 milliard de centimes renouvelable pendant 33 ans. L’arrêté a été élaboré, signé, enregistré et publié en trois jours.
Qualifiant cet état de fait d’illégal, le wali a pris des mesures conservatrices contre le Drag en lui retirant la délégation de signature, le directeur des domaines de la wilaya en destinant un rapport circonstancié à sa tutelle et le secrétaire général qui a été mis en congé.
Néanmoins le principal concerné en l’occurrence le directeur des services agricoles n’a pas été inquiété alors que le patrimoine en question ayant fait l’objet de concession relève directement de son secteur.
Selon certaines informations, la vente sur plan a été déjà effectuée et a généré au promoteur un profit estimé à 1 128 milliards de centimes. Cette affaire laisse perplexe l’opinion publique locale qui pointe du doigt la gestion hasardeuse des affaires publiques. La question est de savoir si le secrétaire général de la wilaya qui assurait l’intérim du wali avait les prérogatives de signer un tel acte…
B. Khider