Une année après l’ouverture de l’instruction portant sur l’affaire des faux diplômes ayant frappé de plein fouet l’université d’Oran, voilà enfin le procès fixé et ce, après que le dossier est passé devant la chambre d’accusation, suite à un appel du procureur.
Après que cette instance judiciaire a maintenu les premières ordonnances, quant au renvoi de ce dossier, on apprend et de source judiciaire que le procès se tiendra le 27 janvier prochain au niveau du tribunal d’Oran.
Toutefois, reste une légère zone d’ombre, toujours selon ces mêmes sources judiciaires qui feront savoir que le fameux faiseur de miracles, le prénommé Boumediene, ne serait pas présent à l’audience. En effet, ce dernier a été cité comme le principal acteur dans cette affaire et a donc été arrêté au courant de l’été passé en Espagne et ce, suite au mandat lancé à son encontre.
On saura cependant que son extradition n’a pas encore été faite, vu que la procédure à suivre dans pareil cas, prendra un peu plus de temps. Maintenant avec la tenue du procès et si aucun report n’est demandé, aurons-nous la possibilité de lever toutes les voiles d’ombre qui entourent et continuent à entourer cette affaire dans laquelle étudiants, parents et cadres universitaires ont été mis en cause et entendus en instruction?
Beaucoup de questions auxquelles des réponses soient données au citoyen. Car comment expliquer que des enfants de cadres puissent accéder à un cursus universitaire, sans ne jamais assister au cours ou sans le fameux visa pour l’université, à savoir le baccalauréat, tel que rapporté par les éléments de l’enquête.
Cette affaire dite des faux diplômes qui met en cause près d’une centaine de personnes a éclaté en février dernier et ce, après que les éléments de la gendarmerie qui enquêtaient sur ce dossier, depuis une année, l’avaient ficelé pour le transmettre devant le tribunal d’Oran et une instruction avait alors été ouverte, le 12 février dernier. Après que les suspects ont été entendus par le magistrat instructeur, trois mandats de dépôt ont été retenus contre une étudiante et 2 cadres.
Quant aux griefs retenus à l’encontre de tous les mis en cause, on notera le faux et usage de faux, falsification de sceaux de l’état, abus d’autorité et acceptation de cadeaux. En effet, c’est surtout les enfants de hauts cadres et enseignants à l’université qui ont usé de ce faux pour voir leurs enfants poursuivre un cursus universitaire. N’ayant pas décroché leur baccalauréat, les futurs étudiants pouvaient à coups de cadeaux de luxe, tels les parfums de marque, téléphones dernier cri et autres largesses, se voir délivrer la fameuse attestation provisoire du bac.
Revenant sur les éléments de l’enquête et les déclarations des personnes entendues, nous avions appris comment des signatures d’attestation étaient confiées à une femme de ménage par des hauts responsables de l’université d’Oran, selon les éléments de l’enquête ouverte en ce sens. Toujours selon les éléments de cette enquête, on apprendra que cette même femme de ménage, secondée par un agent de bureau, avait expliqué, lors de l’enquête, comment ce haut responsable lui remettait des plis fermés contenant des documents universitaires vierges qu’elle devait signer.
Cet état de fait a duré entre 2007 et 2010. Tout le temps que durera cette instruction judiciaire, plusieurs requêtes ont été formulées par la défense des mis en cause pour leur remise en liberté, des requêtes qui ont été acceptées à l’exception d’une seule, celle d’un cadre de l’université. En effet, il est le seul à être resté en détention.
H.Y.