Des fils d’hommes politiques, de médecins, d’avocats, d’enseignants universitaires et autres notables locaux seraient impliqués à des degrés différents.
L’affaire des faux bacs qui a éclaboussé la scène universitaire d’Oran, et cela dès 2012, n’a probablement pas livré tous ses secrets, au moment où sont évoqués dans les travées du tribunal une liste de noms d’enfants d’hommes politiques, de médecins, d’avocats, d’enseignants universitaires et autres notables locaux, qui seraient impliqués à des degrés différents.
Mais, surtout, il se laisse entendre que l’affaire qui se déroule jusqu’ici à Oran devrait déborder vers d’autres centres universitaires, ce qui serait un coup dur pour tout l’enseignement supérieur, car risquant de montrer au grand jour qu’il s’agirait par là de pratiques pas si isolées que cela. Sur les quelque 200 personnes impliquées jusqu’ici, entre simples témoins, vrais-faux diplômés, enseignants, responsables administratifs et pédagogiques, devant être entendues, près de 80 sont déjà passées par le bureau du procureur et du juge d’instruction du tribunal de la cité Jamel qui connaît des va-et-vient incessants.
Les convocations ne cessent d’être transmises et la programmation des auditions est faite jusqu’à la fin du mois. Si, jusqu’ici, près d’une cinquantaine de personnes sont sous contrôle judiciaire, trois placées sous mandat de dépôt, une étudiante de la faculté de droit et deux responsables administratifs, d’autres, mises sous contrôle judiciaire, pourraient intervenir après cette première phase du dossier entre les mains de la justice.
D’ailleurs, la dimension de l’affaire et son caractère extrêmement grave, car sapant les valeurs universelles sur lesquelles l’université est censée s’appuyer, sont mis en évidence par les chefs d’inculpation retenus jusqu’ici : faux et usage de faux, falsification ainsi que la connivence de fonctionnaires et trafic d’influence.
L’une des répercussions de ce scandale est d’ores et déjà venue des enseignants des facultés des sciences commerciales, sciences économiques et gestion du pôle universitaire de Belgaïd, qui ont dénoncé le traitement réservé aux enseignants lors de leurs auditions et appelant même au gel de la procédure judiciaire pour, disent-ils, “mettre en lumière les zones d’ombre dans ce dossier” car, expliquent-ils, il relève de la responsabilité du rectorat de mener des investigations administratives pour mieux délimiter les responsabilités de chacun.
D. L