L’affaire des « 26.000 milliards » détournés à l’étranger refait surface

L’affaire des « 26.000 milliards » détournés à l’étranger refait surface

Les dossiers des scandales de corruption durant le règne « des Bouteflika » n’en finissent toujours pas aux tribunaux algériens. Cette fois, c’est un chiffre qui donne froid dans le dos qui vient d’être révélé.

C’est à la cour d’Oran que le dossier du détournement d’une somme astronomique à l’étranger par d’anciens directeurs de banques et des faux importateurs.

En tout, 26.800 milliards de centimes, soit l’équivalent de 2.5 milliards d’euros, ont été détournés par des anciens hauts responsables de banques nationales et étrangères. Un pillage ayant eu lieu durant six ans, entre 2009 et 2014.

Le procès du scandale qui a eu lieux ce lundi et hier mardi au tribunal d’Oran a été marqué par la comparution de 33 accusés, mais aussi des témoins.

À la fin du procès, les condamnations ont été lourdes. Plusieurs anciens directeurs de banques ont pris 10 ans de prison ferme, alors que d’autres ont été condamnés à une peine de 5 ans d’emprisonnement. Mais pas que, des mandats d’arrêt internationaux ont été émis contre d’autres personnes impliquées, dont un ancien représentant de la banque « ABC ».

Un détournement bien ficelé

Image d’illustration : une liasse de billets en dinar algérien (DZD) avec une photo de fond de la Banque d’Algérie

En effet, les faits de ce dossier remontent à 2009 lorsque la Police Judiciaire de la wilaya d’Oran a reçu une instruction parlementaire pour enquêter sur des « magouilles » de la banque arabe internationale (ABC Bank).

Après plusieurs années d’enquête, la police judiciaire en coordination avec les autres services de sécurité a pu lever le voile sur cette affaire. Un scandale impliquant aussi plusieurs sociétés chinoises, mais aussi du Moyen-Orient.

« Eurl Mazoun Yahia Othmani », « Eurl Fantanille », « Mta Electronic », « Long Electronics », et pleins d’autres sociétés algériennes et étrangères faisaient fuiter de la devise à travers de faux contrats d’importations.

Pis encore, le détournement a aussi touché plusieurs banques nationales, dont la BEA. D’ailleurs, l’un des accusés, « Mourad.B » faisait fuiter des millions d’euros via la banque extérieure algérienne. Avec la complicité de certains employés d’autres établissements banquiers.

Les condamnations des accusés sont tombées, mais le mystère plane toujours sur ce dossier. Certes, les services de sécurité ont fait une enquête approfondie ayant porté ses premiers fruits, mais ce n’est toujours pas fini.

Tant que les têtes du réseau restent toujours en fuite à l’étranger, l’enquête ne pourrait jamais être achevée. La question qui refait à chaque fois surface : Qui était derrière ce réseau ? Les oligarques sont-ils impliqués indirectement ? En attendant l’extradition des autres accusés dans cette affaire, le mystère continue de planer.

D’un autre côté, le chiffre dévoilé par ce dossier est astronomique, mais ça ne représente que la partie visible de l' »Iceberg ». Les fonds détournés par la « Issaba » durant l’ère des Bouteflika restent beaucoup plus importants. Mais jusqu’au dernier centime, ça reste l’argent du peuple.