Lafarge en Syrie: trois responsables placés en garde à vue en France

Lafarge en Syrie: trois responsables placés en garde à vue en France

Trois responsables du géant cimentier français Lafarge ont été placés en garde à vue mercredi dans le cadre des investigations sur des soupçons de financement de groupes terroristes en Syrie, dont l’organisation autoproclamée « Etat islamique » (EI/Daech), ont indiqué des sources proches de l’enquête.

Ils sont entendus par le Service national de douane judiciaire (SNDJ), chargé de l’enquête, ont précisé ces sources. Le numéro un mondial du ciment depuis sa fusion en 2015 avec le Suisse Holcim et fleuron du CAC 40, a versé une somme de plus de 500.000 dollars à Daech, pour continuer à faire fonctionner en 2013 et 2014 l’usine de Jalabiya (nord de la Syrie), malgré le conflit. Parmi les personnes placées en garde à vue se trouvent, le directeur de la cimenterie de 2008 à 2014, Bruno Pescheux, et Frédéric Jolibois, qui a repris la direction du site à partir de l’été 2014, selon des sources proches du dossier. Lafarge est aussi soupçonné d’avoir acheté du pétrole à différentes organisations terroristes, là encore pour que ces dernières lui permettent de poursuivre son activité.

Dans un rapport, le SNDJ avait estimé que la direction française du groupe avait « validé ces remises de fonds en produisant de fausses pièces comptables ». Les 14 et 15 novembre, une vaste perquisition a été menée au siège du cimentier à Paris. Entendu en janvier dans le cadre d’une audition libre, Bruno Pescheux était revenu sur le choix de Lafarge de maintenir son activité en Syrie, contrairement au pétrolier Total ou à d’autres multinationales qui avaient quitté le pays.

APS