Lafarge a versé plus de 500.000 dollars à Daech, selon le Canard Enchaîné

Lafarge a versé plus de 500.000 dollars à Daech, selon le Canard Enchaîné

Le numéro un mondial du ciment depuis sa fusion avec le Suisse Holcim et fleuron du CAC 40, le groupe français Lafarge a versé une somme de plus de 500.000 dollars à l’organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI/Daech), a rapporté dans sa dernière l’hebdomadaire Le Canard Enchaîné.

Citant les chiffres d’un rapport du cabinet américain Baker McKenzie d’avril 2017, Le Canard Enchaîné a indiqué qu’entre juillet 2012 et septembre 2014, « la filiale syrienne de Lafarge a versé 5,56 millions de dollars au titre de dons à de nombreuses factions armées locales en Syrie, y compris Daech ». Pour ce groupe terroriste, les paiements se seraient élevés à au moins 509.694 dollars, a précisé le journal qui qualifie ce pacte de « richement bétonné ». Il indique qu’une grande partie des paiements servaient à assurer la sécurité du personnel local en zone de guerre et la libre circulation des camions, notamment au niveau des check-points sous contrôle de cette organisation terroriste. A titre de rappel, une enquête est menée depuis juin par trois juges d’instruction des pôles financier et antiterroriste de Paris pour « mise en danger de la vie d’autrui ». En septembre dernier, une plainte a été déposée pour « complicité de crimes contre l’humanité » contre le cimentier par un collectif de défense des chrétiens d’Orient qui a estimé que « les exactions commises en Syrie par l’organisation +Etat islamique+ ne relèvent pas de simples actes de terrorisme mais de crimes contre l’humanité ».

L’association anticorruption Sherpa et le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’homme (ECCHR) ont également déposé plainte pour « financement du terrorisme,  complicité de crimes de guerre et complicité de crimes contre l’humanité », rappelle-t-on. C’est le quotidien Le Monde qui est à l’origine des révélations en juin 2016 sur ce scandale. Selon des sources qu’il n’a pas nommées, le journal avait indiqué que « pour continuer de fonctionner pendant la guerre, la cimenterie du groupe français à Jalabiya, dans le nord du pays, s’est approvisionnée et a payé des taxes à l’organisation +Etat islamique+ en 2013 et 2014 », au moment où le groupe terroriste Daech a pris le contrôle, en 2013, des villes et routes environnantes à l’usine. Sur la base de ces informations, le ministère français de l’Economie avait déposé plainte déclenchant ainsi l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris, confiée au Service national de douane judiciaire (SNDJ), rappelle-t-on

APS