Les autorités tunisiennes ont décidé, vendredi, d’interdire à partir de demain samedi les avions libyens d’atterrir à l’aéroport international de Carthage dans la capitale Tunis, tandis que tous les vols libyens en provenance de la Libye atterriront à l’aéroport de Sfax.
Les services de la navigation aérienne tunisienne ont envoyé des télégrammes aux compagnies aériennes libyennes, leur demandant de détourner tous leurs vols à destination l’aéroport international de Carthage à Tunis à l’aéroport de Sfax.
Cette mesure va entrer en vigueur à partir du 5 décembre courant jusqu’au 25 du même mois peut être prolongée si nécessaire.
Le ministre tunisien des transports Mahmoud Ben Romdhane a expliqué que « vous savez que nous sommes dans une situation dangereuse. Nous avons entrepris une série de procédures sécuritaires ».
Il a indiqué que les « avions libyens » ne seraient plus autorisés à atterrir en Tunisie qu’au niveau de la plate-forme de Sfax, dans le sud du pays.
La Tunisie compte de multiples dessertes avec la Libye, pays voisin où le conflit entre factions rivales a toutefois viré au chaos, permettant l’émergence du groupe Etat islamique (EI).
L’été dernier, les autorités tunisiennes avaient autorisé la reprise de vols en provenance des aéroports de Miitiga, près de Tripoli, et de Misrata, à l’est de la capitale.
Des liaisons aériennes existent également avec les aéroports de Labreg et Tobrouk (est). En août, Tunisair a en revanche prévenu qu’elle n’assurait plus de vols entre les deux pays.
La frontière terrestre entre la Tunisie et la Libye est par ailleurs actuellement fermée, à l’initiative de Tunis. Cette décision a été prise, pour au moins 15 jours, dans la foulée du nouvel attentat revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) le 24 novembre en plein Tunis, dans lequel 12 agents de la sécurité présidentielle ont été tués.
Tunis a aussi annoncé un renforcement de la surveillance de ses frontières maritimes, tandis qu’un « système d’obstacles », constitué notamment de tranchées, est en cours d’achèvement sur près de la moitié des 500 km de frontière commune.
Parallèlement, les mesures de sécurité ont été renforcées après le 24 novembre à l’aéroport international de Tunis-Carthage, où seuls les passagers sont autorisés à pénétrer.