La popstar Lady Gaga a mis sa légendaire extravagance de côté pour faire ses débuts au cinéma dans «A Star is born», premier long métrage de Bradley Cooper en salles mercredi, dans lequel elle incarne une jeune chanteuse prometteuse, avec force mais sans fard.
«On a vu tellement de versions de ce film et on sait que cette histoire a surmonté l’épreuve du temps, c’est pour ça qu’elle touche les gens à travers le monde et j’ai hâte que tout le monde puisse la voir», avait déclaré Lady Gaga à la Mostra de Venise où «A Star is born», troisième remake du film culte, avait été présenté hors compétition.
La première version signée William A. Wellman, sortie en 1937, avait déjà donné lieu à des remakes de George Cukor en 1954, avec Judy Garland et de Frank Pierson, en 1976, avec Barbra Streisand. Loin des excentricités dont elle est coutumière, l’interprète de «Poker Face» apparaît au naturel, fragile et hésitante, dans le film, où elle incarne Ally, une chanteuse prometteuse mais qui doute de son talent. Sa route croise celle de Jackson Maine (Bradley Cooper), chanteur de country alcoolique dont la carrière est sur le déclin, qui la propulse sur le devant de la scène et fait d’elle une star adulée. «J’ai toujours aimé me transformer, changer de peau, de personnage, ça fait partie de mon art, de ma musique et ce qui est incroyable dans cette aventure avec Bradley c’est qu’il a voulu me voir sans fard», a indiqué Lady Gaga, de son vrai nom Stefani Germanotta. «Je me souviens très bien quand je suis descendue de chez moi avec Bradley pour aller faire les essais, il avait un coton à la main et il m’a démaquillée en disant qu’il ne voulait rien sur mon visage», a ajouté la New-yorkaise de 32 ans.
Le nez de la Callas
Prometteuse dans son premier grand rôle sur grand écran, l’artiste aux 180 millions de disques dans le monde en dix ans a aussi évoqué ses débuts, faisant le parallèle avec son personnage.
«Au début, Ally ne croit plus en elle tandis que moi, quand j’ai commencé dans la musique à 19 ans, je suis partie tambour battant. J’allais de bar en bar en cherchant du travail, je croyais vraiment en moi», a-t-elle confié à Venise.
L’acteur Bradley Cooper («American Sniper», «Very Bad Trip»), qui signe à 43 ans sa première mise en scène, a expliqué s’être immédiatement entendu avec la popstar. «Elle m’a mis à l’aise dès notre première rencontre et je mentirais si je disais que j’étais nerveux.
Quand vous voyez une artiste de ce calibre vous traiter comme son égal, ça vous rend plus fort», a-t-il expliqué. «En faisant le film, on a pu la voir chanter tous les jours, toute l’équipe s’asseyait et on oubliait qu’on était en train de travailler», a-t-il ajouté.
Lancé en 2011, le film a connu de multiples rebondissements. Clint Eastwood qui devait initialement diriger la chanteuse Beyoncé dans le rôle d’Ally a finalement laissé la place à Bradley Cooper tandis que Lady Gaga a rejoint le projet en 2016.
«Je n’étais pas la plus belle fille du coin», a encore déclaré la chanteuse, qui a plaisanté sur son nez (dont le personnage d’Ally fait un complexe) en réponse à une journaliste qui l’a comparé à celui de Maria Callas…
«Merci !», a-t-elle répondu en se tournant de profil et en faisant glisser son index le long de son nez.