L’Administration opère sa mue : La carte nationale biométrique à partir de 2015

L’Administration opère sa mue : La carte nationale biométrique à partir de 2015

Tayeb Belaïz, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, a annoncé «l’affectation prochaine à chaque citoyen algérien d’un numéro national qui viendra se substituer à certains documents administratifs» dans le cadre de la modernisation de l’administration et l’amélioration du service public.

Il a ajouté qu’à partir «du mois d’août prochain, les citoyens algériens pourront retirer l’acte de mariage de n’importe quelle commune à travers le territoire national ou annexe administrative grâce au registre national informatisé de l’état civil» et que cette opération touchera dans une seconde étape les actes de décès. Cette initiative intervient dans le cadre des mesures prévues par le plan d’urgence de modernisation de l’administration visant à faciliter aux citoyens les procédures administratives.

Dans ce cadre, il faut rappeler que plusieurs mesures ont été mises en œuvre dans le cadre de ce plan d’urgence telle la prolongation de la validité des actes de naissance d’un à dix ans et le retrait de ces documents au niveau de n’importe quelle commune en un temps record. Un projet de loi vise à introduire plusieurs nouvelles mesures, consistant à prolonger la durée de validité des extraits de naissance à dix ans, sauf en cas de changement dans l’état civil du concerné suite à un mariage ou un décès et l’annulation de la validité de l’acte de décès.

La majorité sera fixée à 19 ans, en conformité avec les dispositions du code civil. Le nouveau texte de loi prévoit l’introduction de nouvelles dispositions habilitant le président d’APC à conférer la qualité d’officier de l’état civil à ses adjoints et aux délégués spéciaux et communaux. Autre bonne nouvelle : la carte nationale biométrique sera lancée début février 2015. Il a précisé que son département ministériel est en cours de préparation de deux centres pilotes pour la remise de cette carte, le premier à Alger et le second à Laghouat.

Le plan d’action du gouvernement stipule en effet que le gouvernement poursuivra, dans une approche transversale et multisectorielle, son action de réhabilitation et de renouveau du service public «afin d’éradiquer toute forme d’abus ou de dépassements qui nourrissent la corruption et le sentiment d’exclusion et érodent la confiance des citoyens». A ce titre, il est important de relever, «outre la création d’un observatoire du service public, le lancement du projet de la carte d’identité électronique et biométrique, le développement de l’administration électronique et l’amélioration de la couverture en matière de police de proximité».

La mise en œuvre a été jusque-là très lente

Aujourd’hui l’Algérie manifeste, du moins à travers les déclarations des autorités politiques, une grande volonté de transformation du système économique, cependant dans la majorité des cas, ni la vision n’y est définie, ni les institutions et ceux qui les font fonctionner ne sont prêts pour conduire ces transformations. Les comportements sont souvent sclérosés et les stratégies de statu quo sont prisées. Le rythme de mise en œuvre reste très lent.

L’administration de type autoritaire est dominante sur l’administration de type contractuelle. L’administration moderne, n’est pas seulement un instrument de la puissance publique, elle doit être aussi et surtout au service du public, autrement dit elle doit améliorer la fourniture des prestations de service public aux usagers selon des règles d’efficacité, d’efficience et de transparence.

Le gouvernement a fini par comprendre que les transformations par le biais des TIC ne se limitent pas à la simple mise en ligne d’informations sur les sites web des administrations publiques : il implique une profonde refonte de la structure et du fonctionnement des administrations.

De ce fait, nous assistons à l’émergence de services efficaces et de meilleures qualités, plus proches des citoyens, les prestations sont de moindre coût et transparents. Les dossiers ne sont plus traités à «la tête du client». L’Algérie doit aller vers des organismes publics qui doivent satisfaire les demandes des citoyens à travers un portail convivial, élaboré selon des fonctions simples et faciles à comprendre. Pour mettre en œuvre ce principe, la plupart des portails d’accès aux services publics électroniques ont été conçus selon le principe du «cycle de vie», à savoir une classification des services publics en fonction d’événements importants dans la vie d’un individu ou d’une entreprise : naissance, études, logement, santé, création d’entreprise, investissement et fiscalité.

El Mouwatin.dz a mis la «e-Algérie» sur la rampe de lancement

Pour parvenir aux résultats escomptés, le gouvernement a élevé au rang de priorité le développement des services en lignes en direction des citoyens. Cette priorité s’est traduite par le lancement du portail gouvernemental El Mouwatin, en 2010, et des portails sectoriels et thématiques (ministères de l’Intérieur et des Collectivités locales, de la Justice, de l’Education, de l’Enseignement supérieur, du Commerce, des Affaires religieuses et des Wakfs) sur lesquels sont intégrés les services interactifs.

Destiné à l’agrégation des offres de service public pour les citoyens et l’entreprise, le site El Mouwatin.dz se veut une fenêtre d’accueil, d’orientation et de mise en lien des citoyens et des entrepreneurs avec différents services publics.

Il s’agit en fait d’un «guichet unique» à plusieurs rubriques ayant trait à l’état civil, l’Internet, les technologies et services en ligne de telle manière à orienter directement le citoyen vers une administration, objet de sa recherche, avec possibilité de télécharger des formulaires officiels. Le site, structuré en rubriques, comprend aussi les réglementations en vigueur et des liens utiles renvoyant vers d’autres sites d’institutions.

Reste à prendre en considération deux choses pour prétendre réussir les projets en cours : la généralisation du haut débit et l’informatisation graduelle de l’administration. Il faut s’adapter. Soit on prend le train, soit on reste sur le quai. Plusieurs études ont montré que les technologies de l’information de la communication, en général, et spécialement Internet sont aujourd’hui au cœur de la performance et la réussite des entreprises.