Seules leurs affiches froissées et délavées par les aléas de la nature continuent à faire «trôner» les candidats en tant que «députés des murs» de la ville d’Oran.
L’Alliance nationale républicaine crée l’événement pendant ce mois de Ramadhan marqué pourtant par une léthargie notable de l’activité politique dans la wilaya d’Oran. Et ce n’est pas un événement des moindres qui la secoue depuis son échec cuisant lors des législatives du 4 mai de l’année en cours. Un autre échec la poursuit vidant cette fois-ci de plus belle sa base locale, déjà fragilisée par l’instabilité de ses cadres locaux.
Le coup l’ayant le plus fragilisée encore, concerne la démission collective «commise» volontairement par plusieurs membres composant le bureau de la wilaya d’Oran. C’est une sérieuse dissidence, aux conséquences sans aucun doute ravageuses, qui vient de frapper de plein fouet le parti après avoir été secoué auparavant par plusieurs situations similaires non moins fâcheuses marquées par la valse des cadres du parti au niveau local. Dans le tas, le secrétaire du bureau de wilaya d’Oran de l’ANR, Guesmi Ahmed, est démissionnaire, jetant l’éponge en expliquant que sa défaillance est d’ordre organique, tout en mettant à l’index le chef du parti le pointant d’un doigt accusateur en lui reprochant ses «multiples interférences et ingérence dans la gestion des affaires locales du parti. Lui emboîtant le pas et sans plus de détails, une telle dissidence s’est élargie vers d’autres membres ayant claqué la porte. Il s’agit de cinq autres cadres du conseil national du parti qui ont rendu le tablier, tout en signant leur démission des rangs du parti.
Le RND seuldans l’arène
D’autres coordinateurs communaux et autres adhérents ont également remis en cause le fait que le chef du parti se donne le droit d’interférer dans la gestion locale du parti. Là est l’événement politique phare marquant l’activisme politique de la deuxième capitale du pays. Il survient au moment même où tous les regards sont braqués vers les locales devant se tenir vers la fin de l’année en cours. En dépit de cette évidence liée aux préparatifs des élections devant aboutir au renouvellement des assemblées locales (APC et APW), le ton est passé à la monotonie et la grisaille instaurée comme un garde-fou permanent durant chaque mois de Ramadhan de chaque année.
Sans aucun doute, l’abus de la consommation de «hrira» en est la raison principale motivant une telle lenteur et une telle inertie. D’ailleurs, c’est devenu proverbial chez la majeure partie des habitants de la deuxième capitale du pays en déplorant la paresse et la fainéantise lambda instaurée pendant le mois sacré. Seul le bureau de wilaya d’Oran du parti de Ouyahia ouvre grandes ses portes aussi bien à ses militants et sympathisants qu’aux nouvelles adhésions. Beaucoup de monde se réunit chaque jour juste après la rupture du jeûne. Dans leurs permanences tournantes, les présents se partagent les idées et idéaux du parti tout en débattant à bâtons rompus de plusieurs sujets d’actualité et plusieurs autres projets de société tout en citant le Rassemblement national démocratique en tant que parti avant-gardiste, innovateur et porteur de nouveautés et de nouveaux projets. Ce n’est pas tout. Le bureau est également ouvert durant la partie diurne. Il est guidé par le coordinateur de wilaya, le sénateur Kazitani Abdelhak.
Le FFS au «chevet» de sa base
Le sénateur s’est, dès les premières heures de samedi matin, pointé dans les locaux du RND situé dans le quartier de Gambetta dans le seul but de rencontrer les citoyens l’attendant. Dans le bureau du secrétariat, plusieurs personnes; militants, cadres, sympathisants, les curieux et autres, attendaient leur tour consistant à rencontrer le sénateur pour sans aucun doute le mettre au parfum avec leurs embarras quotidiens et le tenir informé sur leurs doléances relevant essentiellement des problèmes liés souvent à la gestion de la cité et leurs problèmes sociaux. Le plus ancien parti de l’opposition a, lui aussi, tenu récemment une petite réunion ayant regroupé les militants de sa base militante et deux membres de la hiérarchie centrale, en l’occurrence Chafaa Bouaiche et Nebbou.
Aucune information n’a été distillée sur l’ordre du jour de la rencontre tenue dans le bureau de wilaya domicilié dans le vieil Oran, le quartier populaire de Sidi El Houari. Des sources proches du parti précisent qu’une telle rencontre s’inscrit dans le cadre d’une série d’initiatives entreprises par le plus vieux parti d’opposition en vue de tâter le terrain avant de décider de sa participation dans les élections locales devant avoir lieu vers la fin de l’année en cours. Trancher cette question relève toutefois des prérogatives du conseil national, instance suprême habilitée à décider des suites à donner à chacun des événements d’ordre politique.
Le repos du guerrier
Idem pour le Mouvement démocratique social. Cette formation a fait de ce mois de Ramadhan celui des conférences-débats ouverts sur plusieurs sujets touchant essentiellement l’activisme politique, mais aussi l’actuelle situation politique et économique qui prévaut dans le pays. Le contraire est de visu perceptible chez plusieurs autres formations politiques, parties en congé sabbatique sans juger utile de songer à leurs militants ni au peu d’électeurs qui ont opté pour leurs bulletins les représentant. Il s’agit entre autres des partis microscopiques qui ne se réveillent que tardivement à l’effet de critiquer pour critiquer en s’inscrivant dans leur éternel nihilisme. Le parti du Front de Libération nationale n’est pas en reste. Aucune trace de militantisme ni d’activisme politique n’est à relever chez les militants et sympathisants du vieux parti qui s’est pourtant taillé la mise lors des dernières législatives en raflant 15 sièges des 18 revenant de droit à la wilaya d’Oran.
La mouhafadha d’Oran, implantée dans l’espace liant la rue Khemisti-Mohamed au boulevard Emir Abdelkader, est fermée depuis plus d’une année, suite à la dure opération coup de poing menée par la hiérarchie centrale du parti en détrônant l’ex-mouhafedh, Dinar Mohamed, tout en intronisant l’ex-ministre chargé des Relations entre le Parlement et le gouvernement, Mahi Khelil. Idem pour le RCD, le MPA, El Fadjr El Djadid, Talai el Houriate etc. Leurs locaux et leurs permanences ont été fermés après que le vote du 4 mai a été bouclé. Seules leurs affiches froissées et à demi-arrachées par les passants et délavées par les aléas de la nature continuent à faire «trôner» leurs candidats en tant que «députés des murs» des différentes cités et quartiers de la ville d’Oran. Ne dit-on pas que le militantisme et l’activisme politique constituent un combat de longue haleine qui s’inscrit irréfutablement dans la durée? La réponse ne se trouve pas chez les partis dont le bénévolat est souvent lié aux dividendes exclusivement électoralistes à tirer des élections et des événements de circonstance. «Pour l’heure, la «chamia» prend une importante place».
«C’est déjà un acquis, le repos du guerrier», ironise plus d’un Oranais déplorant tout de même que l’exercice politique lié aux élections a cédé la place à la répartition des couffins de denrées alimentaires rentrant dans le cadre de la solidarité ramadhanesque. Grosso modo, plus d’un parti est, depuis sa création, au plus faible niveau de militantisme et d’occupation de terrain. Plus d’un d’entre eux est chambardé par les résultats des dernières législatives. Le ton est alors donné aux mouvements de plusieurs militants continuant leur nomadisme politique tout en braquant leurs vues sur les…locales.