Pour plus d’une raison, la rentrée sociale s’annonce houleuse. Le chômage étant une réalité qui continue de ronger une grande partie de la population est loin d’être résorbé par les mesures palliatives du gouvernement qui devra faire face à une éventuelle explosion sociale.
La rentrée sociale s’annonce houleuse et meublée par plusieurs dossiers chauds en attente de résolution. Cette année encore, cette rentrée sera particulière donc différente des précédentes.
Différente, parce que bon nombre de dossiers chauds risquent d’encombrer pour ne pas dire chambouler ce rendezvous social. En effet, le front social, fidèle à ses usages et pratiques, menace de renouer avec la protestation à travers des manifestations annoncées ici et là. Il s’agit surtout du secteur de l’Education, très réactionnaire, qui promet une rentrée tumultueuse.
Les symptômes de la protesta sont déjà apparus le jour du passage des épreuves du concours national de recrutement des enseignants des trois paliers, primaire, moyen et secondaire. Les candidats ont contesté le mode de recrutement. D’abord, il y a lieu de retenir dans l’agenda de cette rentrée le Conseil des ministres qui devra se tenir le 2 septembre sous la présidence du chef de l’Etat, toujours en convalescence.

A juste titre, le Conseil devra adopter la loi de finances complémentaire 2013 (LFC) avant d’être soumise à l’APN dont la session d’automne sera ouverte début septembre. Force est de constater que la non-adoption de cette loi risque d’entraver des blocages conséquents sur divers secteurs concernés par la répartition des budgets inscrits dans ce projet de loi.
Certains ont émis de vives appréhensions quant à la LFC 2013 dont l’adoption risque d’être compromise du fait de l’absence prolongée du Président Bouteflika, seul habilité à donner son aval après son adoption par le Conseil des ministre qui se réunit sous sa houlette.
L’autre inquiétude est nourrie par le fait que la non-adoption de cette LFC risque de bloquer sérieusement plusieurs projets inscrits dans le cadre de cette loi. Autre dossier qui marquera cette rentrée, il s’agit bien entendu de la tenue de la tripartite (gouvernement-UGTAPatronat) qui sera d’ailleurs la première pour le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
Au menu de cette rencontre, figurent plusieurs dossiers d’ordre social et économique, à l’exemple de l’amendement du fameux article 87 bis, maintes fois soulevé mais jamais exécuté, et ce, malgré l’insistance des partenaires sociaux représenté par la Centrale syndicale qui en a fait son cheval de bataille depuis des années.
La question du relèvement du salaire de base (SNMG) constitue d’ailleurs l’une des revendications de l’UGTA qui revient encore à la charge cette année.
«L’article 87 bis ne facilite pas la tâche du gouvernement en matière d’augmentation des salaires et crée beaucoup de problèmes», a estimé Louh qui a fait l’annonce de la révision. Le ministre a indiqué que le dossier est déjà sur le bureau du Premier ministre, alors que des consultations ont été engagées entre son département et les partenaires sociaux pour dégager des propositions d’amendement de cet article.
Les questions politiques ne sont pas en reste, puisque plusieurs dossiers continuent d’émailler le paysage politicomédiatique. A commencer par la crise du vieux parti FLN qui couve depuis des mois. La crise qui a été transposée à l’Assemblée populaire nationale (APN) risque d’entraîner un véritable blocage au sein, hiérarchiquement parlant, de la troisième institution de l’Etat qui est l’APN.
L’impasse dans laquelle se trouve actuellement le parti FLN qui a affecté par ricochet le bon fonctionnement de l’APN où il a une majorité absolue, risque par ailleurs d’entraver l’adoption des projets de loi inscrits à l’ordre du jour de la session d’automne qui s’ouvrira le 2 septembre prochain.
En résumé, quand le FLN s’enrhume, c’est tout un appareil de l’Etat qui éternue. D’où le blocage que peut entraîner la crise FLN au Parlement où sont validés d tous les projets de loi.
Concernant le FLN, une réunion du bureau politique (BP) est prévue ce samedi en son siège à Alger, selon un communiqué du parti.
Enfin, il y a lieu de souligner que l’action syndicale qui com-prend également le mouvement des chômeurs, de surcroît organisé et mobilisateur, n’est que partie remise. Ainsi, le brasier de la contestation des chômeurs sera rallumé. Cela va de soi, puisque les revendications soulevées par les jeunes chômeurs restent insatisfaites.
Y. M.