L’action a duré plus de 10 jours makouda, ville fermée

L’action a duré plus de 10 jours makouda, ville fermée
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A l’origine de cette situation catastrophique, les services de sécurité qui travaillent dans des conditions difficiles pour éviter des débordements et des blessures.

Cela fait près de 10 jours que les sièges de la mairie et de la daïra de Makouda, située à 25 km au nord de la ville de Tizi Ouzou, sont fermés par les citoyens du chef-lieu. Le premier jour de l’action, la protestation a également touché la RN71, principal axe routier desservant le nord de la wilaya constitué de deux communes littorales à vocation touristique, Tigzirt et Azeffoun.

Sur les lieux de la protesta, la colère semblait en baisse et l’axe routier rouvert à la circulation. Il ne demeurait sous la maîtrise des protestataires que les deux bâtiments administratifs. Pour connaître l’origine de ce mouvement, nous nous sommes rendus sur les lieux pendant plusieurs jours. Interrogées par nos soins, toutes les parties ont expliqué et surtout justifié leurs positions. «Nous avons une plate-forme de revendications que nous avons soumise au président de l’APC et nous ne cesserons pas notre mouvement avant d’obtenir gain de cause» affirmait Kamel, jeune protestataire.

En effet, les jeunes réclamaient le bitumage de la route qui traverse le chef-lieu ainsi que plusieurs autres routes desservant les différents quartiers limitrophes. Le nouveau siège de la mairie en construction figure aussi parmi les demandes aux côtés d’une Maison de jeunes, d’un stade situé à proximité d’une école primaire.

LG Algérie

Certains jeunes en colère n’hésitent pas à dire que les sièges en question auraient dû être fermés depuis plusieurs années, car l’état de délabrement contesté aujourd’hui, dure depuis cinq ans. Selon des informations confirmées par toutes les parties, la revendication relative au bitumage de la route principale en question a été acceptée et mise immédiatement à exécution. L’information sera confirmée par le président de l’APC, Boualem Assem, qui dira, de son côté, que l’action des jeunes n’est pas justifiée, car les revendications et les projets qu’elles comportent sont déjà en phase de réalisation. Pour lui, le mouvement est une manipulation d’anciens élus de la commune.

Le projet du bitumage en question, assurait-il, a été confié à l’entreprise Sonatro qui a déjà lancé les travaux de réalisation de tout l’axe routier de la RN71.

En fait, le conflit en question qui bloque les affaires des citoyens qui se rendent en vain aux services de l’état civil et autres, n’est pas spécifique à Makouda. La situation est beaucoup plus préoccupante qu’elle ne paraisse. Selon un bilan confondu de la Gendarmerie nationale et de la police, la wilaya a connu 744 actions de protestation l’année dernière. Un mouvement est signalé un jour sur deux. La situation est grave de l’avis de beaucoup de personnes.

A l’origine de cette situation catastrophique, les services de sécurité qui travaillent dans des conditions difficiles pour éviter des débordements qui peuvent dégénérer affirment que leur travail s’arrête à ce stade, mais d’autres parties n’hésitent pas à se renvoyer la balle.

Les investisseurs pressent les élus de redoubler d’écoute et de travail de proximité, se disant sanctionnés par ces mouvements qui causent des paralysies dans l’activité économique.

De leur côté, les élus considèrent qu’ils ne sont pas responsables de la situation. Selon Boukhetouche Mohand, président de l’APC de Souama interrogé, l’élu est tributaire du Code communal qui lui a spolié toutes ses prérogatives. Ce code l’empêche de répondre aux besoins urgents des populations. Un blocage qui rejaillit dans des statistiques aussi incroyables que dramatiques. En effet, en matière de consommation de budgets, la wilaya de Tizi Ouzou n’a réalisé qu’un taux de 10%. Certaines directions affichent le taux de 0%.

Enfin, toutes ces conditions engendrent un véritable cercle vicieux. Chaque problème se retrouve à l’origine de sa propre existence.

Les mouvements de protestation visant essentiellement à se faire entendre bloquent la réalisation de beaucoup de projets en et retardent d’autres. A leur tour, les retards et la non-réalisation de projets se cachent derrière les mouvements de protestation. De leur côté, beaucoup d’étudiants en sociologie et autres branches à l’Université de Tizi Ouzou n’ont pas hésité à incriminer les élus qui ne sont pas, pour la plupart, à la hauteur de leurs responsabilités.

La société civile, elle, a également été épinglée par ces derniers qui déplorent la paralysie du mouvement associatif et de la société civile. Les deux points relevés par les universitaires soulèvent un autre problème qui est l’absence d’études universitaires sur le sujet. Les bibliothèques devraient regorger de mémoires de fin d’études sur le thème, mais hélas, l’on y trouve que des travaux du copier-coller sur des sujets en déphasage avec notre société.