L’acquisition de locaux divise les élus de l’APC de Béjaïa

L’acquisition de locaux divise les élus de l’APC de Béjaïa

Ils doivent servir au recasement des commerçants et artisans des 4 Chemins évacués pour utilité publique.

Les autorités locales, à leur tête l’ancien wali de Béjaïa, M. Hattab, le président de l’APC, M. Merzougui, et quelques membres de son exécutif avaient pris des engagements publics pour les relocaliser. Mais, quelques mois après, les commerçants avaient le sentiment d’être abandonnés et livrés à leur triste sort, d’autant que du statut de commerçant, ils sont passés à celui de chômeur, gagnés par la précarité. Les membres de l’exécutif s’étaient engagés, notamment, à acquérir un niveau d’immeuble, sis au quartier Edimco, pour les relocaliser comme locataires et attribuer des locaux dans la zone extra-portuaire (arrière-port) pour les commerçants activant dans la restauration et les débits de boissons. Cependant, le montant, jugé faramineux, de cette acquisition (35,56 milliards de centimes) et de son aménagement (8,9 milliards de centimes), a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux.

L’information, rapportée par “Béjaïa – Sois l’observateur”, relayée par le groupe “Ensemble pour Bougie” du Dr Mansouri, a été largement commentée. Ces élus ont rejeté la délibération pour trois raisons essentielles : l’inopportunité d’une telle dépense ; un montant avec lequel on aurait pu “réaliser de grands projets”, comme construire un immeuble plus important à la place Ifri, aux marchés de Lekhmis ou de l’Edimco, voire même exploiter des locaux à Sidi Ali Labher. Ils ont rappelé en outre que la “délocalisation et le recasement des commerçants des 4 Chemins ont été (décidés) dans le cadre d’un projet sectoriel” et par conséquent “leur prise en charge” doit incomber à la wilaya. On s’est rapproché du vice-président chargé des finances, Mouhoubi Allaoua, qui a d’emblée indiqué qu’au sujet du contenu, paru sur la page Facebook “Béjaïa – Sois l’observateur”, les commentaires sont jugés “diffamants, postés par des profils impossibles à identifier” et sur lesquels “aucune action ne peut être malheureusement engagée”. Il a soulevé deux observations majeures : “Un, la malhonnêteté de l’administrateur du site, qui prétend avoir tenté d’obtenir des informations alors que personne ne s’est rapproché de nous.” Deux, la diffusion d’une fake news, qualifiée d’incomplète et de “malintentionnée, qui est rendue possible, reconnaîtra-t-il, par le déficit en communication de la commune, qui ne dispose d’aucun support pour informer convenablement l’opinion publique”. Et pour ceux qui parlent de “dilapidation, de gaspillage, voire même de détournement de l’argent public”,

M. Mouhoubi a rétorqué : “L’acquisition de l’immeuble n’a pas fait l’objet d’une inscription financière nouvelle, bien au contraire, elle a été le résultat d’un assainissement de la nomenclature budgétaire avec la récupération de crédits, qui constituent le solde de clôture de programmes, achevés pour certains depuis 2008. Et qui avoisinent les 250.” Il s’agit en l’occurrence de restes – des montants, qui sont parfois insignifiants, récupérés sur des programmes achevés.

Un assainissement financier qui a permis la récupération de 44 milliards de centimes ; la délibération, adoptée par l’assemblée le 16 septembre dernier, a été approuvée par la tutelle, le 10 octobre dernier, a ajouté le chargé des finances. Quant à l’immeuble en question, qui ne serait pas conforme, M. Mouhoubi a exhibé le document certificateur du CTC, un organisme public, en date du 22 juin 2016, des locaux commerciaux du bloc des 37 logements au boulevard Krim-Belkacem.

M. OUYOUGOUTE