L’acquisition de la cimenterie de Djelfa par Haddad refait surface

L’acquisition de la cimenterie de Djelfa par Haddad refait surface

Les révélations ahurissantes et inédites sur les magouilles financières des anciens oligarques de l’époque du président déchu Abdelaziz Bouteflika ne semblent pas finir.

Cette affaire concerne le groupe cimentier égyptien « Qalaa Holdings » et sa filiale « Asec Cement », l’homme d’affaire Ali Haddad ainsi que les frères les Kouninef, selon des éléments rapportés exclusivement ce lundi par le quotidien Le Soir d’Algérie.

En 2006, le groupe égyptien a décidé d’investir en Algérie, en parvenant à emporter un premier projet de « construction et d’exploitation d’une nouvelle cimenterie à Djelfa », puis avec une participation effective de 37%, dans le complexe de Zahana, à Mascara, contrôlé par le Groupe industriel des ciments d’Algérie (le GICA).

Le premier projet n’a pas été lancé pour des problèmes financiers. Et c’est ainsi qu’interviennent les oligarques de l’époque, à savoir l’ETRHB d’Ali Haddad et KOUGC des Kouninef afin d’acquérir le projet des Égyptiens, pour un montant de 60 millions de dollars.

Des indemnités à hauteur de 900 millions de dollars

Le groupe égyptien a attendu jusqu’au mois d’août de l’année 2020 pour demander, via un cabinet d’avocats new-yorkais, des indemnités à l’Algérie, fixées à hauteur de 900 millions de dollars, rapporte encore le même journal. Dans sa demande, le cabinet s’est appuyé sur un traité algéro-égyptien signé en 1997 entre les deux États portant sur « l’encouragement et la protection réciproque des investissements ».

Dans sa demande, le groupe égyptien s’est plaint auprès de l’Algérie de l’avoir contraint à abandonner ses projets d’investissements qui se sont soldés par une vente à un prix insuffisant. Mais aussi pour le fait que les autorités de l’époque sont revenues sur leurs engagements de l’encouragement des investissements étrangers dans un « contexte d’hostilité grandissante, de violence envers les investisseurs étrangers, en particulier égyptiens », indique encore la même source.

Qalaa Holdings reproche également à l’Algérie le fait que les autorités de l’époque avaient « mis en place des obstacles réglementaires qui ont contraint les requérants à la vente forcée de leur investissement à Djelfa à un proche du Président Bouteflika », en l’occurrence Ali Haddad, cité nommément dans la requête envoyée à l’Algérie par le biais du cabinet d’avocats new-yorkais.