Dans cette seconde partie de l’interview qu’il nous a accordée lundi soir à l’aéroport de Luxembourg (NDLR : la première a été publiée sur le site du journal), Medhi Lacen a accepté d’aborder avec nous plusieurs sujets relatifs à la situation assez difficile qu’il traverse depuis l’entame de cette saison dans son club du Racing Santander et de nous parler de l’une des nouvelles têtes de l’EN, à savoir Mehdi Mostefa Sbaâ, qu’il connaît bien, pour avoir joué avec lui à Valence il y a quelques années de cela. Très aimable, comme à son habitude, Lacen n’a contourné aucune de nos questions, en dépit de l’heure assez tardive (son avion avait atterri à 22h40).
Quel commentaire faites-vous sur les changements opérés par le sélectionneur dans l’effectif pour la rencontre face au Luxembourg ?
J’étais surpris comme tout le monde. Cependant, je n’ai rien à dire de particulier sur ces changements. Il y a un coach en place et c’est lui qui décide qui doit être convoqué ou pas.
Le coach vous a-t-il appelé pour vous expliquer sa nouvelle stratégie ?Non, pas spécialement pour cela. Je l’ai eu au téléphone, mais on a parlé d’autres choses. On a discuté aussi de ma situation en club et des perspectives de la sélection.
En parlant justement de votre situation en club, peut-on connaître les raisons exactes de votre mise à l’écart depuis l’entame de la saison ?
Ecoutez, la situation est quelque peu compliquée. Ce qui s’est passé, c’est qu’après la Coupe du monde, je suis revenu blessé. Cela a retardé ma préparation d’intersaison et c’était évident que je ne sois pas prêt pour le début du championnat. Ne pas jouer les trois, voire les quatre premiers matchs, cela ne me gênait pas vraiment, mais, depuis, je pense que je suis au sommet de ma forme et le fait de me retrouver à chaque fois sur le banc, cela n’arrange pas mes affaires.
En avez-vous parlé avec votre entraîneur ?
Oui, on en a parlé et, forcément, je lui ai dit que je n’étais pas content de ma situation. Lui me dit qu’il est content de moi et qu’il n’a rien à me reprocher, mais cela reste incompréhensible, tout de même. Il faut savoir que les dirigeants du club m’ont proposé de prolonger mon contrat, ce que j’ai refusé.
Comprendrait-on par là que le club essaye de mettre une pression sur vous pour vous pousser à prolonger ?
Honnêtement, je ne sais pas… Cependant, je dois dire qu’à chaque fois que je discute avec le coach, ce dernier me sort cette histoire de contrat. Les dirigeants de Santander aimeraient bien que je reste au club, mais qu’ils sachent que ce n’est pas en exerçant une pression sur moi que je resterai.
J’ai dit à mon entraîneur justement que si je ne joue pas, eh bien, c’est sûr que je partirai. Actuellement, je suis plus en situation d’attente. Ce n’est pas normal, d’autant que durant les deux dernières années, je jouais tous les matchs.
Cette attitude vous déçoit-elle ?
Je suis plus déçu de ne pas jouer, d’autant plus que durant les deux dernières années, je pense ne pas avoir été mauvais. J’ai fait mes matchs et il n’y a rien à me reprocher et voilà que du jour au lendemain, on m’écarte de la sorte. Maintenant, il y a pas mal de gens qui pensent que c’est à cause du contrat, mais cela n’explique pas tout.
Vos soucis ont débuté quelques semaines seulement après avoir rejoint l’EN. En Algérie, on a tendance à dire qu’à chaque fois qu’un nouveau joueur intègre la sélection, sa situation en club connaît un changement radical. Vous en dites quoi ?
Je ne pense pas que c’est à cause de l’EN que des joueurs perdent leur place dans leurs clubs. Me concernant, quand j’ai été sélectionné en équipe nationale, mon coach m’a chaleureusement félicité et m’a affirmé qu’il était content de moi. Même après le Mondial, il m’a félicité. Donc, je ne pense pas que jouer en sélection pose un souci. Au contraire, les clubs doivent être fiers de compter en leur sein des internationaux. Après, je ne suis pas dans la tête du président ou du coach, pour savoir ce qu’ils comptent faire.
Parmi les nouveaux joueurs appelés récemment par le sélectionneur, il y a un que vous connaissez parfaitement. Il s’agit de Mehdi Mostefa Sbaâ qui a évolué avec vous à Valence, il y a quelques années de cela…
Oui, j’avais appris la nouvelle sur le net et aussi sur les journaux. Je suis vraiment content pour lui. On a passé une année ensemble à Valence, mais on est toujours restés en contact. Mehdi est un bon joueur, il a une chance à saisir, et c’est à lui de démontrer ses qualités. Je pense qu’il peut beaucoup apporter à l’équipe.
Pensez-vous qu’il peut occuper utilement ce poste d’arrière droit qui fait tant défaut à la sélection depuis plusieurs années maintenant ?
Il faut savoir qu’à la base, ce n’est pas son vrai poste. Quand j’ai joué avec lui, il évoluait milieu défensif, mais apparemment, ça fait pas mal de temps qu’il joue arrière droit, donc il s’est certainement habitué à son nouveau poste. Ça fait quatre ans, je pense, qu’il est à Nîmes, il est capitaine, donc ça prouve bien que c’est un bon élément.
Vous savez sans doute qu’il a été récemment écarté par le nouvel entraîneur, Noël Tosi…
Oui, j’ai appris cela. J’en ai parlé avec lui. C’est bizarre, mais que voulez-vous, ce sont des choses qui arrivent dans le football. Moi-même, j’ai connu ça lors de ma première année à Alaves.
Comment ça ?
Eh bien, on m’avait écarté de l’équipe pendant trois mois pour des raisons que j’ignore jusqu’à présent. Je regardais du banc mes coéquipiers s’entraîner. Des fois, il n’y a pas de causes évidentes, mais que voulez-vous. Mostefa ne doit pas baisser les bras pour autant. Il doit redoubler d’ardeur au travail et saisir sa chance avec la sélection et, tôt ou tard, il trouvera une issue à son problème.
Récemment, vous avez déclaré que c’était votre dernière saison à Santander. Visez-vous un club en particulier ?
Non, je ne vise aucun club en particulier. J’ai eu des contacts par le passé et j’en ai actuellement aussi. Les gens savent que je suis en fin de contrat avec Santander et même si je ne joue pas trop en ce moment avec le club, ils savent aussi que durant les deux précédentes saisons, j’ai toujours été titulaire. On verra après.
Peut-on connaître ces clubs ?
Je ne peux pas vous sortir des noms maintenant, mais ce que je peux vous dire, c’est que la seule piste que je préfère et à laquelle je donne la priorité, c’est l’Espagne. Je me plais bien ici, ma femme et mes enfants aussi, donc, je ne me vois pas changer de pays.