Lacen : «On se sacrifiera pour l’EN»

Lacen : «On se sacrifiera pour l’EN»
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Après les deux premières parties où on a évoqué avec Lacen son club de Getafe en l’occurrence, puis le Barça et même la sélection, le voilà dans cette troisième et dernière partie, où il a évoqué avec nous le prochain match face à la Gambie et ses espérances pour la période à venir et surtout pour la qualification au Mondial brésilien.

– Vous qui jouez dans le haut niveau et qui comprend tout ce qui est tactique, avez-vous ressenti que sur ce plan-là, Halilhodzic a ramené quelque chose depuis qu’il est chez nous ?

– Il met l’accent sur les petits détails, par exemple quand le cuir sort en touche, il nous arrête et nous demande de nous replacer, il insiste aussi pour qu’on presse les joueurs de couloirs, et donne de l’importance aussi au bon emplacement et à la bonne couverture, c’est vrai qu’on faisait ça avec Saâdane et Benchikha, mais avec Vahid, c’est plus sérieux.

– L’absence du Cameroun ne vous a-t-elle pas déçu ?

– Ah oui, ça c’est sûr, moi personnellement, j’étais très étonné de cette absence, on ne savait pas ce qui se tramait là-bas, mais puisqu’ils ont agi de la sorte, c’est qu’ils ont leurs raisons. Ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit de joueurs bien payés dans leurs clubs, donc je ne pense pas que ça soit un problème financier, ce qu’ils ont fait n’est pas du tout bien, car on avait besoin de ce match et tout était préparé dans ce sens.

– Mais si vous aviez joué sur ladite pelouse, comment ce match se serait terminé ?

– (Il rit) Oui, c’est vrai, le terrain était dans un état catastrophique le jour du match-gala qu’on a joué, et fort heureusement on n’avait pas joué le Cameroun, il y avait de la boue partout et le gazon n’a pas tenu longtemps.

– Et que pensez-vous de la sanction de 15 matches, revue à la baisse jusqu’à 4, dont a écopé Eto’o ?

– Etant donné que je n’ai pas les détails de l’affaire, je ne peux pas porter un jugement. Je crois qu’ils l’ont désigné comme responsable, lui qui est le plus ancien et le porte-parole des joueurs, et il est aussi le patron, c’est pour ça qu’on lui a fait porter le chapeau, mais je ne sais pas si c’est vraiment lui la cause du boycott. Donc, je ne peux pas le juger.

– 5-Juillet ou Tchaker ?

– Personnellement je n’ai pas de préférence, j’aime les deux stades. Ce qui peut me donner un penchant pour un stade aux dépens de l’autre, c’est la qualité de la pelouse, c’est tout.

– Un match très important vous attend en février à Banjul, vous vous entraînerez une seule fois seulement avant de jouer le match. Qu’avez-vous à dire à ce sujet ?

– Franchement, ça ne sera pas facile là-bas, d’autant qu’on réunira tout le groupe le 27 et on s’entraînera une seule fois le lendemain, avant de jouer le 29, mais on doit réussir quelque chose.

– Mais Vahid a déclaré qu’il ira là-bas pour gagner et ne jouera pas pour limiter les dégâts…

– Moi aussi, je veux gagner, mais ça ne sera pas facile, car eux aussi vont jouer et savent comme nous que c’est leur seule occasion de se qualifier à la CAN.

– En juin, vous disputerez 3 matches, ça risque d’être très fatigant pour vous après les efforts fournis durant toute une saison, hein ?

– Sans doute, ce mois va être difficile, car, à titre d’exemple, le championnat espagnol sera clos le 13 mai et la troisieme rencontre face à la Gambie aura lieu le 17 juin, c’est-à-dire après un mois et 4 jours de l’arrêt du championnat. En cette période-là, mes coéquipiers seront en vacances, et moi en sélection, mais c’est un devoir de se sacrifier pour les couleurs nationales. Ceci-dit, plus tard, ils doivent trouver d’autres dates, cette fois-ci, on accepte, car il y aura deux CAN en 2 ans.

– Comment trouvez-vous le niveau des joueurs locaux en sélection ?

– Il y a d’excellents joueurs, et celui qui m’a le plus impressionné, c’est Hocine Metref. Je crois que c’est le style du football algérien qui les a empêchés d’aller jouer en Europe.

– Pourquoi ?

– Peut-être parce que le championnat algérien n’est pas suivi par les Européens. Il y a aussi le manque de managers, mais nos locaux ont un bon niveau, et l’Espagne et la France sont à leur portée. C’est une question de chance, car par exemple en Espagne, Getafe ou Santander, quand ils veulent un joueur, c’est plutôt du côté de la France ou en Suisse qu’ils vont prospecter.

– Doivent-ils peut-être passer par la Ligue 2 française, d’abord ?

– Exactement, trois bonnes saisons en Algérie, puis la Ligue 2 française, et les portes du haut niveau vont s’ouvrir.

– Ne pensez-vous pas que c’est un problème de mentalité ?

– Peut-être, car il y a de bons éléments qui se contentent de jouer en Algérie au lieu de voir grand et de risquer leur place de titulaire en Europe, mais ils doivent changer ça avec l’instauration du professionnalisme.

– D’après vous, Vahid va-t-il qualifier l’EN à la CAN-2013 et au Mondial brésilien ?

– Oui, car l’EN renferme des joueurs de qualité dans tous les postes. On doit travailler tous ensemble et le coach nous dirigera pour atteindre nos objectifs.

– Si vous n’irez pas au Mondial, ça sera la fin de toute une génération…

– Même si on se qualifie, beaucoup de joueurs vont laisser leur place après le Mondial, moi-même j’aurai 30 ans et je laisserai ma place aux jeunes. Même la FAF va changer, mais on doit terminer notre parcours en beauté.

– Vous rêvez de jouer un autre Mondial ?

– Oui, j’en rêve. Le Mondial au Brésil sera une chose merveilleuse et je crois qu’on a le droit de rêver, car on a le niveau et les joueurs qu’il faut pour ça.

– D’autant que le Mali, le Bénin et le Rwanda sont à notre portée…

– C’est à notre portée, mais n’oublions pas que même les adversaires des éliminatoires de la CAN-2012 étaient à notre portée, mais on va rater ça à cause de ces préjugés. C’est pour ça qu’il faut juste gagner, point à la ligne.

– Parlez-nous un peu de Meghni qui souffre d’une blessure et qui n’est pas stable avec son équipe qui envisage de le libérer…

– Quand on a entamé les préparatifs du Mondial, et Meghni est venu se préparer avec nous, il m’a impressionné. Il peut tout faire balle au pied, c’est le meilleur élément en EN. S’il revient, il nous sera d’un grand apport.

– Le jour où vous êtes venu en sélection, vous avez déclaré que vous avez regretté de n’être pas venu plus tôt. Avez-vous un autre regret maintenant ?

– Je regrette d’avoir raté la qualif’ au second tour du Mondial et entrer dans l’histoire du football national.

– Un dernier mot ?

– Le jour où je suis venu, j’ai dit que notre public est unique. Ce qu’il nous offre, on le trouve même pas au Camp Nou ou au Bernabeu, car tout est beau chez nous. Le match joué à Annaba m’a laissé beaucoup de beaux souvenirs. Je salue tous les Algériens. T. K