Mehdi Lacen revit à Getafe. Il l’a confié à notre confrère El -Khabar erriadhi dans cet entretien que nous reproduisons pour nos lecteurs. L’ancien pensionnaire de Santander semble plus épanoui à Madrid.
– Y a-t-il une différence entre le Racing Santander et Getafe que vous avez rejoint depuis le début de la saison ?
– L’équipe de Getafe est largement meilleure que celle de Santander. On a un bon groupe capable de faire de belles choses cette saison. Je me sens mieux par rapport à la saison dernière.
– Quelles sont les ambitions de Getafe cette saison ?
– Notre objectif principal est de terminer la saison parmi les 10 premiers. D’après les moyens dont dispose Getafe, c’est tout ce qu’on peut réaliser cette saison.
– Allez-vous prétendre à une place honorable ?
– Je ne pense pas. C’est très difficile à réaliser, surtout cette saison. La Liga n’est pas du tout facile comme le pensent certains. Cela dit, on ne peut pas viser une place honorable.
– A votre avis, quelles sont les équipes susceptibles de finir la saison à une place honorable ?
– Le titre se jouera entre le Real Madrid et le FC Barcelone. Je vois, par ailleurs, Valence à la troisième place. Concernant les équipes qui visent une place honorable, je pense que le FC Séville, Malaga et l’Athletico de Madrid sont les mieux placés et se disputeront les troisième, quatrième et cinquième places. Toutes ces équipes sont mieux armées que nous.
– Mais vous n’allez pas vous contenter seulement de la 10e place…
– Si on a les moyens de faire mieux, eh bien, on tentera de viser la 8e place par exemple. Tout est possible et on ne rechignera pas sur l’effort pour enregistrer les meilleurs résultats possibles.
– Il vous sera donc impossible d’assurer une place qualificative pour l’Europa League…
– Oui, il ne faut pas oublier qu’en début de saison, Getafe était au bas du tableau. Mais on a réussi par la suite à revenir en force, ce qui nous a permis d’améliorer notre classement. Vu notre mauvais départ, je ne pense pas qu’on aura une chance d’assurer une place qualificative pour l’Europa League. Toutefois, on fera le maximum pour enregistrer de bons résultats.
– Quel effet cela vous fait de voir à chaque fois le titre se disputer entre le FC Barcelone et le Real Madrid ?
– C’est rageant, mais il faut reconnaître, néanmoins, que le FC Barcelone développe le meilleur jeu au monde. Le problème en Espagne est dû au budget des clubs. Celui du FC Barcelone varie par exemple entre 350 et 400 millions d’euros, alors que celui de Getafe ne dépasse pas les 30 millions d’euros. Il est impossible donc de concurrencer le Real et le FC Barcelone.
– Y aura-t-il un changement à l’avenir ?
– Actuellement, ils essayent de mettre tous les clubs sur un pied d’égalité. Ils ont beaucoup de problèmes avec les clubs et c’est pour cela qu’ils tentent de revoir les droits de retransmission. Les petites équipes n’ont pas accepté que les grands clubs touchent plus d’argent qu’elles.
– Vous ne regrettez pas d’avoir opté pour Getafe ?
– Non, je suis bien ici à Madrid. Getafe me permettra de m’épanouir davantage.
– Ne regrettez-vous pas de ne pas avoir quitté Santander plus tôt ?
– Je ne regrette rien. J’avais appris beaucoup de choses avec le Racing Santander. J’étais bien dans ce club, mais comme les choses commençaient à se compliquer, je devais partir.
– Soyez plus explicite…
– J’ai signé un bon contrat avec Getafe. Je suis à Madrid et je n’ai aucun problème. Je ne joue pas pour le maintien, mais pour une place au milieu du tableau. Je suis très content d’être à Getafe.
– Vous avez gagné face au FC Barcelone, la meilleure équipe en ce moment, qu’avez-vous ressenti ?
– (Il sourit) Evidemment, ma joie était immense à l’issue de la rencontre. Je ne pensais pas qu’on allait battre le FC Barcelone cette saison. Je n’ai jamais eu l’opportunité de battre le FC Barcelone lors des saisons précédentes. C’est ma première victoire face à cette équipe.
– Sont-ils si forts que ça ?
– Parfaitement, même si on jouait 100 matches contre eux, on en perdrait 95, c’est une équipe qui pourrait nous mettre 5 buts. Ce match là que nous avions gagné face au Barça est un exploit extraordinaire, on a pu exploiter quelques lacunes, tout en restant concentrés et très vigilants, on s’est basés sur les balles arrêtées. D’ailleurs, c’était sur un coup franc qu’on a pu les surprendre.
– Un bon souvenir…
– Je ne vous le fait pas dire, ce n’est pas tous les jours qu’on bat une équipe comme le Barça. Si mes souvenirs sont bons, il n’avait pas perdu depuis 28 rencontres et, depuis notre victoire contre eux, aucune autre équipe ne les a vaincus, y a de quoi être fiers.
– Ils ont même gagné face au Real à Santiago Bernabeu…
– Ce qui nous rend encore plus fiers de les avoir battus, ça prouve qu’on a réalisé un bel exploit que le grand Real n’a pu réaliser.
– La victoire face à l’Athletico Madrid a aussi un goût particulier, avec un scénario incroyable…
– Oui, c’était aussi une belle victoire, on était au bas du tableau je me rappelle et on a évolué avec un joueur en moins pendant une période durant cette rencontre. On était à 2 buts partout, pour qu’en toute fin de partie, il eut ce penalty qui nous a ramené une victoire autant belle que précieuse devant l’une des meilleures formations d’Europe.
– Que ressent Mehdi Lacen quand il évolue devant les plus grandes écuries d’Europe qui renferment les meilleurs footballeurs du monde ?
– Un sentiment de fierté et de joie. Ce que je peux vous dire, c’est que quand ma carrière de footballeur sera terminée, je dirai à tout le monde que j’ai gagné face à la meilleure équipe de l’histoire du football.
– Vous semblez ébloui par le Barça…
– Actuellement, personne ne peut rivaliser avec cette équipe, son style de jeu est au-dessus du lot.
– Donc, Lacen vit un rêve éveillé…
– Il est clair que tout joueur rêve de jouer dans la Liga espagnole, c’est un championnat dont le niveau est très relevé, si ce n’est pas le meilleur du monde. J’ai cette chance de me mesurer aux plus grands, et cela je le vis actuellement.
– Sur quoi se concentre Getafe quand elle joue les grandes équipes telles que le Barça ou le Real ?
– C’est totalement différent des autres préparations par rapport aux autres matches.
– Que vous dit votre coach quand vous évoluez devant ces grosses cylindrées ?
– Comme pour le match du Barça, le coach nous a demandé de ne pas nous arrêter de courir derrière la balle, car il est difficile de monopoliser le ballon face à cette équipe. Il nous a aussi demandé de bien défendre et surtout ne pas encaisser durant la première période. En seconde période, il nous a dit de monter vers l’attaque pour les surprendre, ce que nous avons pu faire dans ce match.
– Grâce notamment à un penalty…
– Exactement. Le coach nous a dit que le Barça avait une certaine faiblesse sur les balles arrêtées, on s’était concentrés sur ça, ce qui nous a permis de les surprendre à deux reprises. On peut dire qu’on a réalisé une victoire historique.
– Pensez-vous que Messi mérite le Ballon d’Or FIFA-France Football ?
– Absolument. C’est vrai que d’un autre côté, il y a Ronaldo qui est une machine extraordinaire à marquer des buts. Il a été élu meilleur buteur d’Europe l’an passé. C’est un finisseur d’exception certes, mais il est beaucoup aidé par ses coéquipiers. De l’autre côté, Messi vient d’une autre galaxie, il fait des choses incroyables avec le ballon, courir, dribbler, tout ça avec la balle au pied collée. Ce joueur mérite amplement le trophée, mais il ne faut pas oublier d’autres joueurs d’exception qui le méritent aussi, comme Xavi ou Iniesta, qui sont eux aussi des génies du football. T. K.
