l’accueil des Verts à Orly

l’accueil des Verts à Orly

Seuls les deux envoyés spéciaux du Buteur et d’El Heddaf ont tenu à se déplacer à Paris pour être à l’accueil des joueurs de l’Equipe nationale hier. L’avion Aigle Azur qui a ramené les «Parisiens» des Verts a atterri à 13h46 sur le tarmac de l’aéroport Orly Sud. Il y avait beaucoup d’Algériens qui ne se souciaient sans doute pas que les stars de la veille allaient défiler sous leurs yeux. Et pour cause, trois vols en provenance du bled étaient annoncés au même moment. Le premier de Béjaïa, le second d’Alger et le troisième, le bon celui-là, qui transportait les tueurs du Maroc, la veille à Annaba.

Mbolhi le premier à sortir, sans parler aux fans

Raïs Mbolhi aime cultiver le mystère à propos de sa personne. Comme lors des matchs de Coupe du monde en Afrique du Sud, le portier des Verts est sorti le premier, la tête baissée, sans parler à personne.  A tel point que ses fans ont tout de suite compris qu’il ne tenait pas à se livrer aux séances photos habituelles. Tout le monde était déçu, mais on lui pardonnera sa froideur vite fait, dès qu’on revoit les prouesses de la veille et son excellente prestation face au Maroc. Les supporteurs des Verts ignoraient sans doute que Mbolhi était très en retard pour prendre son train, mais qu’il est surtout d’une timidité telle que ses fans sont refroidis aussitôt qu’ils le voient, croyant qu’il est inabordable. Nous avons tout de même réussi à lui soutirer quelques mots avant de disparaître dans l’ascenseur.

Djamel Abdoun en courant pour ne pas rater le train

Djamel Abdoun était aussi très pressé de rentrer chez lui, hier. Hâtant le pas tout comme les autres, le meneur de jeu du Kavala FC a fait son max pour servir ses fans qui lui demandaient une petite photo souvenir. Le beau gosse à la barbe taillée a été surtout abordé par des jeunes filles en extase devant la star. Djamel s’est laissé faire, malgré le retard qu’il accusait, s’excusant auprès des autres de ne pouvoir être plus disponible que d’habitude.

C’est plus beau avec le drapeau !

Avant de se diriger vers les taxis qui allaient les ramener chez eux, Karim Ziani, Anthar Yahia, Madjid Bougherra et Hassan Yebda ont été grandement sollicités par leurs fans résidant à Paris. Après une trentaine de photos environ avec des jeunes et moins jeunes, les voilà qui sont sollicités tous les quatre par nos soins. Bien évidemment, les quatre «mousquetaires» s’étaient alignés avec plaisir, avant que quelqu’un leur envoie le drapeau national en leur lançant : «Vous êtes plus beaux avec le drapeau d’Algérie !»

Ziani devant, les trois grands derrière !

Comme à ses habitues, Karim Ziani a pris la place de devant dans le taxi qui allait les conduire chez eux. Sur le siège arrière du véhicule, il y avait les trois grands piliers que sont Hassan Yebda, Madjid Bougherra et Anthar Yahia avec son œil au beurre noir qui lui donnait des allures de vrai combattant. Les quatre Guerriers s’étaient assis en fait comme ils ont l’habitude de se répartir sur le terrain, avec beaucoup moins d’espace que sur le terrain.

Ziani «Le match retour face au Maroc sera décisif

C’est comme des soldats en fin de mission que Ziani et ses camarades parisiens sont sortis de la porte des arrivées de l’aéroport Orly Sud. Dehors, il y avait quelques supporteurs algériens qui les attendaient pour les remercier de leur avoir relevé la tête face aux amis marocains. Vite fait, les héros ont permis à leurs compatriotes de prendre des photos souvenirs, avant de prier tout le monde de leur permettre d’aller vivre quelques heures après de leurs familles. C’est là qu’on a pu choper Karim Ziani et Anthar Yahia pour les embêter un peu à notre tour. Avec amabilité, les deux piliers des Verts ont répondu à la hâte à nos questions. Appréciez.

C’est un retour avec soulagement que vous effectuez en France, non ?

Oui, bien évidemment, avec cette victoire à laquelle on tenait vraiment. On est bien contents d’avoir gagné ce match et fait plaisir à notre peuple. Aujourd’hui, c’est une course contre la montre qu’on mène, car on doit vite aller voir nos familles à Paris avant de rejoindre nos clubs respectifs. C’est pour cela qu’on semble si pressés et moins disponibles que d’habitude. J’espère que tout le monde nous comprendra.

Vous avez promis la victoire au peuple et vous avez tenu votre parole…

C’est sûr qu’on était dos au mur et on se devait de réagir dans ce match. On ne pouvait pas imaginer un autre résultat que la victoire. Il y allait de notre vie dans ces éliminatoires. On a parlé peu en dehors du terrain, mais on a réussi à faire ce qu’il fallait durant tout le match.

Qu’en est-il aujourd’hui de cette blessure ?

Hamdoullah, aujourd’hui ça s’est un peu calmé par rapport à hier. C’est vrai que ce n’est jamais facile de ressentir une douleur avant le début d’un match aussi important. J’avais ressenti la douleur il y a une semaine de cela, mais je pensais que ça n’allait pas se réveiller pendant le match, encore moins pendant l’échauffement. Mais c’est le mektoub, on n’y peut rien contre cela. Maintenant, que ce soit moi ou un autre qui joue, le plus important était d’arracher les trois points de la victoire pour se relancer dans ces éliminatoires. C’est ce qu’on a fait et tout le monde est content aujourd’hui en Algérie.

Quel a été votre sentiment en apprenant votre forfait à la dernière minute ?

C’est vrai que j’étais déçu de rater un tel match. Je voulais absolument jouer ce match et aider mes camarades. J’ai mal pris la chose sur le coup, mais dans l’urgence, on n’avait pas à se lamenter. Il fallait de suite se replonger dans le match et pousser l’équipe à faire sans moi. Hamdoullah, c’est ce que tout le monde a fait. On a su rester concentrés malgré tout et sortir le match qu’il fallait.

Vous avez sans doute poussé vos coéquipiers sur le banc et dans le vestiaire…

C’est sûr qu’on ne peut pas rester en dehors d’un tel match. On a été tous derrière l’équipe. On formait carrément un bloc pour rester concentrés. C’est justement cette envie commune de gagner le match qui nous a poussés à arracher les trois points de la victoire. On est restés unis jusqu’au bout, on n’a pas lâché l’affaire et cela prouve qu’il y a du cœur dans cette équipe. 

Le public ?

C’était tout simplement formidable ! Comme d’habitude, je dirais. Notre public est incomparable et il vient de le prouver une fois de plus face au Maroc. Franchement, je leur dis à tous merci et bravo.

Vous allez vous établir donc à Annaba dans ces éliminatoires, comme vous l’aviez fait à Blida ?

(Il sourit). Je ne sais pas, il faudra discuter avec le coach et les responsables de la Fédération pour voir cela. En tout cas, pour moi, qu’on joue à Annaba ou ailleurs, tant que c’est en Algérie, je serai toujours aussi fier et content d’être sur le terrain.

Comment évaluez-vous vos chances aujourd’hui dans ces éliminatoires après cette belle victoire ?

Aujourd’hui, toutes les équipes sont au même niveau, puisqu’on a tous quatre points chacun. Il fallait réagir et on l’a fait au bon moment. Maintenant, rien n’est perdu et rien n’est gagné pour nous, tout comme pour les autres. Le prochain match face au Maroc sera sans doute décisif pour nous deux. A nous de bien le préparer pour poursuivre notre aventure. Je dirais que nos chances sont égales au jour d’aujourd’hui.

Comment voyez-vous ce match retour contre le Maroc ?

Oh, le mois de juin, c’est encore loin pour en parler aujourd’hui. On va d’abord savourer cette victoire et bien travailler chacun dans son club pour terminer notre saison comme l’espèrent nos supporteurs. On verra après ce que ça va donner. On va bosser tranquillement en étant moins tendu qu’avant le match d’Annaba. On verra par la suite comment ça va se présenter. Le plus important pour le match retour est que les joueurs soient tous au top physiquement. C’est ce qu’on va essayer de faire chacun de notre côté.

Mbolhi : «Le public a été merveilleux !»

«Le public a été merveilleux encore une fois et je tiens à le remercier vivement. Nous avons joué pour la victoire et le contrat a été bien rempli. Nous allons poursuivre l’aventure dans de meilleures conditions. Il faut y croire jusqu’au bout.»

Abdoun : «On ne pouvait pas se rater dans une telle ambiance»

«Hamdoullah, nous avons remis les compteurs à zéro et tout redevient possible pour la suite. Nous avons tenu à gagner ce match pour redresser la situation et c’est ce qui importe le plus aujourd’hui. Même si je n’ai pas joué, j’ai vibré comme si j’étais sur le terrain. C’est vrai que j’aurais souhaité être dedans, mais c’est le coach qui décide de ces choses-là. Il avait son idée sur le match et nous n’avons pas d’autre choix que d’adhérer tous. Franchement, après ces trois points, c’est tout ce qui m’importe. On a fait plaisir à ce merveilleux public qu’on ne trouve nulle part ailleurs. On ne pouvait pas se rater dans une telle ambiance. Je les en remercie vivement.»

Bougherra : «Je reviendrai dans trois semaines»

«C’est la mort dans l’âme que j’ai abandonné l’idée de rater ce match important contre le Maroc et en plus chez moi, à Annaba. Mais que voulez-vous, c’est le mektoub. On ne peut rien faire contre ça. L’important, c’est que nous avons gagné ce match et que nous avons réussi à remettre les compteurs à zéro. Ma blessure ? J’en aurai pour trois semaines avant de revenir sur les terrains. Je vais me soigner tranquillement pour ne pas faire de bêtise. Avec les trois points du match, nous allons aborder la suite des éliminatoires avec plus de sérénité. Je tiens surtout à remercier ce merveilleux public d’Annaba qui a été extraordinaire.»