L’accouchement par césarienne est passé de 7 à 30% en moins de deux décennies : Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme

L’accouchement par césarienne est passé de 7 à 30% en moins de deux décennies : Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme

par J. Boukraa

L’accouchement par césarienne est passé de 7 à 30% en moins de deux décennies : Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme
  Depuis plus de 15 ans, le 5 mai est dédié à l’un des plus beaux métiers du monde: il s’agit de la Journée mondiale de la Sage-femme. «Les sages-femmes donnent l’exemple en offrant des soins de qualité», est le thème choisi cette année pour la célébration de cette journée. Ce thème est important dans la mesure où il met en exergue le rôle vital que jouent les sages-femmes, non seulement en veillant à ce que les femmes et leurs nouveau-nés traversent la période de la grossesse et de l’accouchement en toute sécurité, mais aussi en leur prodiguant des soins de maternité respectueux et bien dotés en ressources, qui peuvent favoriser la santé et le bien-être tout au long de la vie, au-delà du continuum de l’accouchement. A Oran, cette journée était une occasion pour tirer la sonnette d’alarme sur l’augmentation des accouchements par césarienne. Le Dr Charef, spécialiste en gynécologie de l’Etablissement hospitalier spécialisé en gynécologie et obstétrique «Ben Yahia-Zohra», a indiqué sur les ondes de la radio locale que le taux de naissance par césarienne est passé de 7% en 2000 à quelque 30% actuellement. Soit une femme sur quatre qui accouche par césarienne. Un taux qui dépasse de loin la norme internationale fixée à 18% par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

La naissance par césarienne peut présenter des avantages indéniables pour la mère et le bébé et même leur sauver la vie. Dans de telles situations, presque tout le monde s’accorde à dire que ces avantages l’emportent sur les inconvénients. Cependant, dans d’autres cas, les avantages d’une naissance par césarienne pour la mère et le bébé peuvent être moins importants ou remis en doute. A Oran, cette méthode d’accouchement prend, ces derniers temps, de l’ampleur d’une façon inquiétante. Pourquoi ce recours excessif à cette pratique qui devrait se limiter uniquement à des cas exceptionnels ? Si dans les cliniques privées l’on suspecte une dérobade pour augmenter le profit, car aucun autre argument ne peut justifier la généralisation de cette pratique chirurgicale dans les maternités, la césarienne est indiquée dans les situations d’urgence nécessitant l’accouchement rapide du bébé, telles que des signes de souffrance du bébé (apparition de troubles du rythme cardiaque), des saignements importants de la maman ou lorsque l’enfant est mal positionné (présentation par le siège, l’épaule, le front). L’accouchement de jumeaux représente aussi plus de 50% des causes de la césarienne. Le taux de mortalité néonatale des bébés nés par césarienne est trois fois supérieur à celui de ceux nés par voie basse chez les femmes qui ne présentent aucun risque médical ou complication particulière susceptible de les exposer à ce risque, montre une étude américaine.