Enigmatique sortie médiatique de Sanda Bouamama qui se présente comme étant le porte-parole d’Ançar Eddine et s’attaque à l’accord de partenariat conclu entre le MNLA et Ançar Eddine avant-hier à Alger.
Sanda Bouamama a déclaré, hier, à un média proche d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qu’«il n’y a eu aucun accord signé entre les deux parties à Alger». «Ançar Eddine ne s’est pas réuni à Alger avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et il n’y a pas eu cet accord signé entre les deux mouvements», selon lui.
Sanda Bouamama a insisté pour dire «qu’il n’y a pas en Algérie une personne qui a la prérogative de signer au nom d’Ançar Eddine ni de parler en son nom». Sanda Bouamama ne reconnaît pas l’accord de partenariat signé à Alger avant-hier entre le MNLA et Ançar Eddine.
Il dénie même à Mohamed Ag Akharib, porte-parole d’Ançar Eddine, et à la délégation qui l’accompagne, de parler au nom de ce mouvement. Pourtant, c’est ce même Mohamed Ag Akharib qui préside, depuis des mois, la délégation d’Ançar Eddine à Ouagadougou (Burkina Faso), pays médiateur au nom de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dans les négociations devant aboutir à une solution pacifique à la crise au nord du Mali.
Ce qui signifie clairement que Mohamed Ag Akharib a été mandaté par le mouvement dirigé par Iyad Ag Ghaly, leader d’Ançar Eddine. Alors, pourquoi cette sortie médiatique de Sanda Bouamama ? La question reste posée, comme tant d’autres. Par exemple celle qui s’impose après une précédente sortie médiatique du même Sanda Bouamama qui contredit clairement Ahmed Ag Bibi, autre membre dirigeant d’Ançar Eddine.
Ahmed Ag Bibi avait, à partir de Ouagadougou, déclaré que le mouvement Ançar Eddine cherche à instaurer la charia uniquement à Kidal et non sur l’ensemble du territoire malien, rappelle-t-on. Peu de temps après, Sanda Bouamama fait une sortie médiatique pour dire le contraire. «Ançar Eddine cherche à instaurer la charia sur l’ensemble du territoire malien», avait-il lancé.
Sanda Bouamama qui sème le doute dans certaines de ses sorties médiatiques reste une énigme qui, à l’exemple du rejet de l’accord de partenariat signé avant-hier à Alger par le MNLA et Ançar Eddine, ne sert pas la recherche d’une solution pacifique à la crise au nord du Mali, selon des observateurs très avertis.
Certains disent que «Sanda Bouamama n’est pas reconnu par Ançar Eddine», et même qu’«il est proche d’Aqmi».
C’est ce qui explique, selon eux, cette tentative de la part de Sanda Bouamama qui continue à se présenter comme étant le porte-parole d’Ançar Eddine, de torpiller l’accord de partenariat signé avant-hier à Alger entre ce mouvement et le MNLA. Dans quel but ? Au profit de qui ?
M. A.
