L’accord a été signé hier à Alger, La paix de retour au Mali

L’accord a été signé hier à Alger, La paix de retour au Mali
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Un accord qui «préserve la souveraineté nationale du Mali»

L’accord a été paraphé par toutes les parties concernées, à part les membres de la CMA qui demandent un temps supplémentaire pour mobiliser la population.

L’accord de paix et de réconciliation a été paraphé, hier à Alger, par le gouvernement malien et une partie des groupes politico-militaires du nord du pays.

Résultats d’un processus de négociation, dans le cadre d’une médiation internationale menée par l’Algérie, cet accord marque la réussite mais pas définitive de la démarche. Car, il manque au document la signature de la Coordination du mouvement Azawad (CMA) qui a demandé un temps supplémentaire «pour mobiliser la base populaire».

Le document a été paraphé par le représentant du gouvernement malien, les mouvements politico-militaires du nord du mali engagés dans la plateforme d’Alger, et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) et l’équipe de la médiation conduite par l’Algérie. Cette équipe, dont l’Algérie est le chef de file comprenait la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(Cédéao), l’Union africaine (UA), les Nations unies, l’Union européenne (UE) et l’Organisation de la Coopération islamique (OCI), le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.

Pour Ramtane Lamamra, chef de la diplomatie algérienne, cet accord «a toute la valeur d’une boussole crédible et efficace pour guider les parties maliennes dans la voie et la destination que toutes les composantes maliennes ont appelé de leur voeu».

A la clôture de la séance de paraphe de l’accord, en présence de représentants diplomatiques américain et français à Alger, M.Lamamra a qualifié le document d’oeuvre «précieuse» mais «pas parfaite», en raison de la non-signature de la CMA.

«Je sais que la décision difficile qu’ils (les membres de la CMA) ont à prendre n’exprime pas de leur part une quelconque inhibition mais serait plutôt, les connaissant bien, synonyme d’ambition à mobiliser le maximum de soutien à cet acte fondateur de la paix», a déclaré M.Lamamra, ajoutant que les Mouvements de l’Azawad n’expriment pas de réserves par rapport à l’accord, ni ne se désolidarisent avec le travail fait jusque-là.

«L’accord sera signé prochainement par toutes les parties, c’est une conviction», a-t-il encore souligné. Il sera signé au Mali, dans quelques semaines, selon certaines sources.

Le chef de la diplomatie algérienne estime que l’accord est le résultat d’un effort «particulièrement laborieux, de recherche et de compromis pour une paix définitive au Mali».

Le secrétaire général du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), Bilal Agh Cherif (représentant du CMA) a affirmé qu’il était nécessaire de leur accorder du temps pour bien examiner ce document.

«Il est nécessaire que la population de l’Azawad (nord du Mali) s’exprime par rapport à cet accord et qu’elle donne son avis définitif, car jusqu’à maintenant le temps n’avait pas permis de le faire», a-t-il argué. Cet accord de paix a été salué par l’ensemble des intervenants, représentant les différentes institutions et communautés.

«L’accord de paix que nous venons de parapher est le couronnement de plusieurs mois de travail minutieux, d’engagement et de courage politique des parties maliennes aux pourparlers d’Alger», a soutenu le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop.

Il a salué un accord qui «préserve la souveraineté nationale du Mali, son intégrité territoriale, le caractère unitaire, républicain et laïc, afin que le pays demeure un et indivisible». Dans sa Déclaration publique, la médiation internationale, présidée par l’Algérie, a souligné que le paraphe de l’accord «est une étape importante, en ce qu’elle constitue la finalisation du processus de négociation». Il est mentionné dans la Déclaration que l’accord consacre «une nouvelle gouvernance politique» basée sur la libre administration permettant aux populations de «mieux participer à la gestion de leurs affaires au plan local et de mieux être représentés au plan national».

«Au-delà de la stabilisation du Mali, la conclusion de cet accord contribuera assurément à la consolidation de l’effort que mène la communauté internationale pour éradiquer le fléau du terrorisme et ses connexions dans la région du Sahel», a affirmé la médiation internationale.

L’accord prévoit la création d’Assemblées régionales élues au suffrage universel direct, dotées de pouvoirs importants dans un délai de 18 mois, ainsi que le redéploiement progressif dans le nord du pays d’une armée restructurée, intégrant notamment des combattants des mouvements de cette région, y compris dans le commandement.

Lamamara: «Les Libyens doivent s’inspirer de l’exemple malien»

A la clôture de la séance de paraphe de l’accord de paix entre les Maliens, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a appelé les Libyens à s’inspirer du processus d’Alger pour la paix au Mali. il les a appelés à emprunter les voies de la réconciliation pour sortir de la crise. L’Algérie avait déjà exprimé sa disponibilité à accueillir le dialogue entre les différentes parties en conflit.