L’abstention stresse les partis

L’abstention stresse les partis

La Secrétaire générale du Parti des travailleurs a même estimé que la participation au scrutin du 23 novembre 2017 sera encore plus faible que celle des législatives.

Les pronostics sont partagés. L’intérêt que portent les formations politiques à la participation et tous les efforts qu’ils vont déployer pour qu’elle soit la plus massive possible cachent cependant un stress qu’elles feignent d’ignorer. C’est normal car leur crédibilité pour certaines et leurs représentativités pour d’autres peuvent prendre du plomb dans l’aile. C’est le jeu. Il faut en accepter les risques. C’est la loi de la démocratie. La voix du peuple prononcera la sentence. Elle sera irréversible comme le serait un jugement définitif d’une cour de justice. Les Algériens sont donc conviés le 23 novembre à se rendre aux urnes afin de procéder au renouvellement des Assemblées populaires communales et de wilayas. Combien seront-ils à glisser leurs bulletins dans les urnes d´où émergeront ces élus du peuple, investis de la légitimité populaire pour répondre aux aspirations des citoyens? Amélioration de leur qualité de vie, veiller à l’état des routes, des écoles, des cantines scolaires, approvisionnement en eau potable, ramassage d’ordures…le jeu en vaut la chandelle. Les promesses ne manqueront pas. Les électeurs connaissent la chanson. Sauf que cette fois-ci ce rendez-vous électoral interviendra dans une conjoncture financière difficile. Quelle influence aura-t-elle sur leur comportement? La secrétaire générale du Parti des travailleurs a sa petite idée là-dessus. La participation au scrutin du 23 novembre 2017 sera encore plus faible que celui des législatives selon elle. Et pour quelles raisons? «Comment voulez-vous que les citoyens participeront massivement aux élections du 23 novembre prochain quand on leur annonce des mesures antisociales qui vont toucher leur niveau de vie, je pense que la participation sera plus faible que celle des dernières législatives»a estimé Louisa Hanoune dans le cadre du rendez-vous politique hebdomadaire de l’Entv, dont elle était l’invitée le soir du 1er octobre. Ce n’est pas l’unique argument présenté par la pasionaria du PT pour pronostiquer une abstention record dans moins de deux mois maintenant.. «Les candidats ne se bousculent pas au portillon, car il s’agit pour ceux qui seront élus de gérer, la colère citoyenne, la pauvreté», a ajouté la patronne du Parti des travailleurs. Un avis que ne partage pas le Mouvement de la société pour la paix qui, vraisemblablement, ne manquera pas de représentants pour défendre ses couleurs.

Le parti du défunt Mahfoud Nahnah a annoncé avoir déposé pas moins de 720 listes pour les Assemblées populaires communales (APC) et 74 listes pour les Assemblées populaires de wilaya (APW) en prévision des élections locales du 23 novembre prochain. «Le mouvement participera aux prochaines élections locales avec 720 listes pour les APC soit 74% des communes, et avec 74 listes pour l’APW dont cinq listes avec signatures» a révélé l’actuel président du MSP, Abdelmadjid Menasra qui a précisé que 30% des candidats en lice étaient des jeunes. On est bien loin du pessimisme affiché par Louisa Hanoune. L’ex-ministre de l’Industrie et de la Restructuration va jusqu’à y voir un certain engouement au rendez-vous électoral du 23 novembre. «Nous prévoyons une participation populaire plus importante que lors des législatives (du 4 mai dernier), mais le taux de participation ne dépassera pas 50%, c’est une certitude», a prédit le successeur de Makri vendredi dernier à Zéralda, à l’occasion d’une réunion avec les militants de son parti. Le taux de participation aux législatives de 2017 était de 35,37%, encore plus bas que celui des législatives de 2012 où il avait atteint 43%. Il faut rappeler qu’en 2012 le taux de participation s’était établi à 44,27% pour les Assemblées populaires communales (APC) et à 42,84% pour les Assemblées populaires de wilayas (APW). Les pronostics sont ouverts pour savoir si les partis feront mieux cette fois-ci. Reste à gérer le stress

Mohamed TOUATI